Nathalie Faivre, co-secrétaire du syndicat SNES-FSU dans le Doubs, réagit aux annonces de Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education et au nouveau protocole sanitaire pour contrer le Covid-19, applicable à la rentrée dans les établissements scolaires. Détails.
Le ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports vient de dévoiler ce mercredi 28 juillet 2021 le protocole sanitaire en vigueur dans les établissements scolaires de France, pour la rentrée scolaire 2021-2022. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education, était sur France Info ce matin pour détailler les mesures à mettre en place dans les écoles, collèges et lycées de France, et ce dès septembre.
Ces annonces ont rapidement provoqué des réactions du côté des parents d'élèves mais aussi des syndicats d'enseignants. Interrogée par nos soins, Nathalie Faivre, co-secrétaire du Syndicat national des enseignements de second degré SNES-FSU dans le Doubs, ne cache pas son inquiétude et son agacement face à ce qu'elle considère comme un "effet d'annonces". "Quand Jean-Michel Blanquer nous dit qu'il y aura un centre de vaccination par établissement scolaire, cela est irréaliste d'un point de vue organisationnel, et on dirait qu'il ne réfléchit pas aux implications pédagogiques des mesures annoncées" explique-t-elle, pointant notamment du doigt le faire que les élèves non vaccinés devront rester chez eux en cas de contamination dans une classe.
"Nous dire que les élèves non vaccinés seront évincés des cours en cas de cas positif dans une classe c'est perturber profondément le fonctionnement des classes, sans prendre en compte les difficultés pédagogiques. Ca pose la question de savoir comment les enseignants vont pouvoir suivre les élèves qui resteront à la maison..." s'interroge-t-elle.
"Les enseignants commencent à être excédés"
La co-secrétaire du syndicat des enseignants alerte sur "l'énorme agacement et l'immense fatigue" des enseignants. Selon elle, le ministère de Jean-Michel Blanquer n'apprend pas de ses erreurs et la concertation entre ce dernier et les professionnels de l'éducation est inexistante et "c'est vraiment le point qui pose problème".
"On dénonce depuis le début le fait que les mesures de distanciations sont inaplicables à l'école, et il les renforce encore. Les enseignants commencent à être excédés. Idem pour la vaccination des personnels. On était prioritaires selon le ministère au début, puis ensuite nous ne l'étions plus. On nous avait dit en juin que la rentrée de septembre se ferait sans encombre. Ce qui est vraiment énervant ce sont tous ces revirements de situation en permanence, c'est infernal" s'indigne Nathalie Faivre, tout en précisant qu'en septembre certaines classes en collège vont se retrouver à plus de 30 élèves, et d'autres à 35 élèves en lycée.
Nous sommes en permanence dans des situations où les ordres sont inapplicables. Les collègues risquent de ne pas appliquer les ordres car cela n'est tout simplement pas possible. Un moment donné certains enseignants baissent les bras.
Le lien avec les parents d'élèves risque également de se dégrader, en fonction des situations de chacun. En effet, les professeurs devront pouvoir vérifier la vaccination d'un élève, donnée se trouvant dans son dossier médical et normalement totalement confidentielle. "Là, très clairement beaucoup de collègues vont être extrêmement mal à l'aise d'appliquer une telle procédure. On comprend les parents qui réagissent mal à l'annonce de la stratégie du ministre. Cela ne nous convient pas et on a bien peur qu'en septembre on aborde une éventuelle 4ème vague de la même façon que les premières" conclut-elle.