Alors que le groupe automobile a annoncé un bénéfice net supérieur de 11% à l'année dernière, le versement d'une prime inférieure à la précédente énerve certains salariés des sites comtois.
À Stellantis, les chiffres sont bons. Ils sont même très bons. Les bonnes ventes en Europe à des prix rehaussés, notamment, lui ont permis de réaliser un bénéfice net de 18,6 milliards d'euros, en hausse de 11% sur un an, pour un chiffre d'affaires de 189,5 milliards d'euros, en hausse de 6% sur un an.
Le groupe automobile, issu de la fusion en 2021 de Peugeot-Citroën et Fiat-Chrysler, a vendu près de 6,4 millions de véhicules dans le monde, contre 6,1 millions lors de l'année 2022, très perturbée par des problèmes logistiques. Stellantis récupère ainsi sa place de quatrième constructeur mondial (en volume), ex-aequo avec l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, et derrière Toyota, Volkswagen et Hyundai-Kia.
"Nous allons récompenser nos salariés pour l'année 2023", annonce Carlos Tavares
Le timing était idéal pour être l'invité de la matinale de la radio France Info ce matin. Un direct qui a permis au DG du groupe, Carlos Tavares, de faire une annonce.
"Au titre de cette année, nous allons verser à nos salariés pas moins de 1,9 milliard d'euros dans le monde entier au titre des primes de performance et d'intéressement", a-t-il expliqué. Sur les trois dernières années, "nous cumulons de l'ordre de 6 milliards de récompenses qui sont versées à nos salariés", a souligné le directeur général du groupe. L'occasion pour lui de rappeler que "cela représente un intéressement de 4 100 euros" par salarié, "soit environ 2,5 fois le salaire minimum de notre entreprise". "Un retour" fait aux salariés "tout à fait correct et tout à fait bien gagné", a-t-il estimé. Carlos Tavares explique ces bénéfices record avant tout par "l'excellent travail des employés". "Ils ont été remarquables et je tiens ici à les remercier et à les féliciter chaleureusement", a-t-il déclaré.
"Des carottes, et après le groupe s'en met plein les poches!"
Une prime qui ne semble pas donner aux salariés l'envie de klaxonner de joie dans les rues de Montbéliard ou de Sochaux. Ce matin, ils ont reçu le mail de la direction de Stellantis leur annonçant cette prime de 4100€ brut minimum par salarié (4470€ en moyenne versés, 5918€ pour le maximum).
Un tableau montrait qu'il s'agissait de la troisième année consécutive où cette prime représentait plus de 2,5X le salaire minimum.
Sauf que ces chiffres sont en collision avec celui des 18,6 Milliards de bénéfices engendrés par le groupe. Sur les réseaux sociaux, certains salariés affichaient leur mécontentement ce jeudi matin : "plus ils gagnent, moins on touche", "des carottes et après le groupe s'en met plein les poches", "c'est une honte".
Les salariés ont surtout constaté que la prime minimum de 4100€ était de 200€ de moins que celle de l'année dernière, alors que les bénéfices ont augmenté de 11% cette année.
(Avec AFP)
