Coronavirus Covid-19 : en plein confinement, des fleuristes passent au drive et à la livraison à domicile

Le coronavirus et les règles de confinement en vigueur n’épargnent pas les fleuristes. En Franche-Comté, certains se réorganisent pour limiter les pertes financières. Exemples dans le Doubs.

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Elle est débordée. "Je n'arrête pas. Mes journées commencent à 6 heures du matin et se terminent à 21 heures, sans pause", raconte Stéphanie Paillot, fleuriste chez Paciflor à Pont-de-Roide, à une vingtaine de kilomètres au sud de Montbéliard. Cette commerçante enchaîne les livraisons à domicile depuis début avril : "Je peux faire jusqu'à 30 livraisons de fleurs par jour. Parfois, je roule 300 kilomètres dans une matinée.

Les réseaux sociaux comme vitrine

L'activité de Stéphanie a complétement été bouleversée il y a un mois, lors de l'annonce du confinement : "La fermeture du magasin nous a été imposée le 15 mars alors qu'on venait de terminer les travaux d'agrandissement de la boutique la veille." Double coup dur donc pour cette fleuriste. Après quinze jours de petits boulots en intérim, la gérante décide de reprendre son activité en l'adaptant : "Je fais des photos que je poste sur les réseaux sociaux, après les gens m'appellent pour la commande et je livre le bouquet."
Très vite, l'activité redémarre et les commandes se multiplient. Un succès qui a redonné le sourire à Stéphanie : "Les gens sont contents de pouvoir offrir un bouquet pour un anniversaire. Il y a même un monsieur qui m'a appelée pour une livraison en région parisienne. Et puis aussi, en ce moment, certains sont émus de pouvoir faire livrer une gerbe lorsqu'il y a un décès."

Il y a des personnes qui pleurent quand je leur livre des fleurs.
Stéphanie Paillot, fleuriste à Pont-de-Roide

Stéphanie a aussi décidé d'instaurer un drive. Quelques heures par jour, elle propose aux clients de venir devant la boutique pour récupérer toutes sortes de fleurs ou de plantes (tomates, oignons, géraniums, pétunias, palmiers...). 

S'adapter pour éviter la liquidation

Stéphanie n'est pas la seule à avoir complètement repensé son activité. Dans le Haut-Doubs, à Morteau, Cyril Varrault s'est lui aussi tourné vers la livraison à domicile sur le secteur de Villers-le-Lac à Valdahon : "Nous n'avons pas le droit à toutes les aides. On avait deux options : mettre la clé sous la porte ou essayer de survivre." Il a donc choisi les réseaux sociaux pour communiquer et proposer ses services : "La page Facebook, c'est notre magasin en ce moment."
Cyril et son équipe ont même pris contact avec le funérarium de Valdahon : "Ils redirigent les proches vers nous. On sait que le deuil et le dernier au revoir se font dans des conditions très particulières en ce moment, on voulait permettre aux familles d'avoir au moins une gerbe."

Des boutiques loin d'être sauvées

Si Cyril a pu maintenir une forme d'activité, les pertes financières sont toujours là. "Avec le service de livraison, on fait 10 à 20% de notre chiffre d'affaires habituel. Ce n'est pas énorme, mais disons que ça nous permet de rester dans la course. Mais pour combien de temps ?", se demande Cyril. Le gérant pointe notamment du doigt les grandes surfaces : "Les supermarchés sont ouverts et ils peuvent vendre des fleurs. Nous, nous ne pouvons pas ouvrir notre boutique. On lutte depuis des années pour dénoncer ces concurrences déloyales. Clairement, on a l’impression que notre profession est dénigrée. Aujourd'hui, l’avenir de mon magasin est en jeu."
 
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