Après plusieurs mois d’arrêt, le constructeur sochalien sort un nouveau trois-roues : un modèle haut de gamme assemblé entièrement à Mandeure, dans le Doubs. Un bol d’air frais pour Peugeot Motocycles.
Les carrosseries rutilantes sortent tout juste de la chaîne de production. Trois roues, des phares en ellipse et des grilles presque striées … En somme, une figure similaire aux voitures voisines, le véhicule porte bien la patte du Lion sochalien. Bleu nuit, ou alors Bleu Amazonie, les scooters sont fabriqués à l’usine de Mandeure, dans le Doubs : des 400 cc connectés, dont le prix avoisine les 10 000 euros.
Julien Geffard, directeur commercial de Peugeot Motocycles, parle ainsi d’un « porte-étendard de la stratégie premium » de la filière deux-roues et trois-roues de la marque. Une fabrication comtoise, dont il tire une grande fierté : « [Metropolis,] c’est toute l’expertise, tout le savoir-faire de l’entreprise dans le bassin historique de Mandeure dans le Doubs. »
Reportage d'Anthony Halpern et Eric Debief. Montage de Jean-Pascal Maujard.
Une production ralentie par la crise sanitaire
Le modèle haut de gamme et tricolore donne de l'espoir au site mandubien. Car ces dernières années, la branche de Peugeot Motocycle a connu de nombreuses incertitudes. L'entreprise a fait face à un ralentissement de l'activité en novembre 2018 : de nombreux salariés ont alors été mis en chômage partiel, puis certains ont dû prendre la porte. Les difficultés financières se sont ensuite accrues, et PSA a cédé toutes ses parts à Mahindra & Mahindra en octobre 2019 : le groupe indien est alors devenu l'unique actionnaire de la filière des deux-roues et trois roues.D'autant plus que la crise sanitaire a fortement usé l’usine centenaire du Doubs. Le site a rouvert le 16 mai, soit quelques jours après le confinement. En plus des mois de vide liés à la pandémie, la production des véhicules a été freinée. Des problèmes d’approvisionnement ont submergé l’assemblage. Les pièces, transportées par bateau depuis la Chine, avaient de plus en plus de retard. Même les solutions en train, envisagées un temps, ne permettaient pas de respecter les délais de production.
« Que du Metropolis ! »
Alors, la fabrication du Metropolis a été décalée. Prévue en mars, les engins sont finalement sortis de l’usine fin juillet. Près de 150 salariés ont travaillé sur ce véhicule pour combler le retard. « On a mis en place une équipe depuis mi-juillet pour satisfaire la demande », lance Baptiste Thibaud, directeur des opérations de Peugeot Motocycles. Et l’activité n’est pas prête de s’arrêter, comme l’explique le cadre : « On a ouvert l’usine tous les samedis de septembre, où le nouveau Metropolis va être produit quasiment à 100%. Que du Metropolis ! »C’est dans un contexte économique particulier qu’est commercialisé ce véhicule. Si la crise sanitaire peut faire stagner le marché, les ventes de scooters sont en hausse ces derniers mois : 22% de ventes en plus en juillet 2020 par rapport à la même période, l’année dernière. L’un des meilleurs arguments de vente ? Le scooter permet de se déplacer sans prendre les transports en commun, des mobilités craintes pendant la crise sanitaire.