Samedi 2 mars, un homme de 62 ans aurait été poignardé par son fils à Appenans, dans le Doubs. Le mis en cause a été interpellé et est actuellement en garde à vue à Montbéliard. Une enquête a été ouverte pour parricide. Les dépistages réalisés par les forces de l'ordre ont montré que le mis en cause était positif aux stupéfiants au moment des faits.
C'est un tragique fait divers qui a eu lieu samedi 2 mars 2024 dans le village d'Appenans (Doubs), près de Montbéliard. Un homme de 62 ans, sculpteur sur bois, a été poignardé à mort par son fils de 38 ans en début d'après-midi. Interpellé par les forces de l'ordre vers 15h, le trentenaire, qui habitait avec son père, a été contrôlé positif aux stupéfiants. Il a été placé en garde à vue pour "meurtre sur un ascendant", qualification juridique équivalente à un parricide.
Selon Paul-Edouard Lallois, procureur de la République de Montbéliard, chargé du dossier, "une première altercation avait déjà eu lieu entre les deux hommes un peu plus tôt dans la journée". Le sexagénaire se serait rendu chez un de ses voisins, rue de Crépon, pour faire état d'une rixe l'ayant opposé à son fils. "Selon les témoignages, il avait alors un œil au beurre noir" précise le procureur à France 3 Franche-Comté.
Une importante plaie à l'abdomen
La situation déjà inquiétante a viré au drame en début d'après-midi. Ce même voisin voit alors le sculpteur sur bois "sortir de chez lui, une main sur l'abdomen, en ayant du mal à marcher et visiblement à respirer". La victime présente alors une large plaie au bas ventre et perdait beaucoup de sang.
Après avoir prévenu les secours, le voisin a tenté de stabiliser l'état de la victime, sans succès. Toujours conscient à l'arrivée des pompiers, vers 14 h 15, le sexagénaire, dans un état critique en raison d'une hémorragie importante, est finalement décédé une heure plus tard. "La cause de la mort est visiblement cette plaie, causée par une arme blanche" reprend Paul-Edouard Lallois. "Mais nous soupçonnons d'autres coups portés".
Le fils interpellé après avoir tenté de s'enfuir
Avant de mourir, la victime aurait eu le temps de souffler à son voisin que son fils était à l'origine de cette agression. Présents sur les lieux, les gendarmes du PSIG de Montbéliard ont rapidement localisé le mis en cause, retranché au deuxième étage de l'habitation familiale. "Le fils a tout de même réussi à s'enfuir de chez lui" rajoute le procureur.
Après quelques minutes de recherche, il a été retrouvé un peu plus bas dans le village et appréhendé vers 15 h 00, alors que son père était toujours en vie.
Paul-Edouard Lallois,procureur de la République de Montbéliard
Lors des premières constations d'usages, les forces de l'ordre ont retrouvé des traces de sang dans l'atelier du sculpteur de bois, qui cheminent jusqu'à la maison du voisin, où la victime s'était effondrée. "Nous avons également pu constater qu'une lame de couteau sanguinolente était aussi dans l'atelier" explique le procureur de la République de Montbéliard. "Un peu plus loin, nous avons trouvé le manche de ce couteau, lui aussi couvert de sang". C'est vraisemblablement avec cette arme blanche que le coup a été porté.
Tous ces éléments sont en cours d'analyse, et le corps de la victime sera lui autopsié dans les prochains jours à Besançon (Doubs). Différents contrôles ont été réalisés sur le fils. Négatif au test d'alcoolémie, son dépistage de produits stupéfiants s'est néanmoins avéré positif. Selon les forces de l'ordre, le mis en cause était connu pour être un consommateur de drogue régulier, et avait une mention dans son casier judiciaire pour un "vol dans un supermarché".
À l'heure où nous écrivons ses lignes, la garde à vue du trentenaire a été prolongée. D'abord accusé de "tentative de meurtre", il est désormais inculpé du chef de "meurtre sur un ascendant", soit un parricide. L'enquête a été confiée à la brigade de recherche de Montbéliard. Une perquisition au domicile de la victime et du mis en cause sera menée dans l'après-midi du 2 mars.