En Franche-Comté, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées contre la loi "sécurité globale", et notamment, son article 24, qui restreint la possibilité de filmer les policiers. A Montbéliard, dans le Doubs, ils étaient 400 à marcher pour les libertés.
Sur une affiche, à Montbéliard : « Les policiers ripoux et racistes doivent être virés de la police ». Cette pancarte fait suite à l’agression de Michel Zecler, producteur de musique, passé à tabac par quatre policiers à Paris. La manifestation qui s’est déroulée en début d’après-midi a rassemblé plus de 400 personnes, dans le centre-ville de Montbéliard et plusieurs dizaines de milliers de personnes sur le territoire.
C’est la loi « sécurité globale » qui est au centre de toutes les crispations. Son article 24 restreint la possibilité de filmer des forces de l’ordre. Une mesure jugée liberticide par les manifestants. « Il faut faire attention de ne pas tout émietter, petits morceaux par petits morceaux. Il faut, à un moment donné, qu’on se souvienne, que la France est un pays de liberté », lance un sexagénaire.
Reportage de Rémy Poirot et d'Eric Debief. Montage de Manu Blanc.
Les policiers véreux, morts de trouille
Un homme, autrefois victime de violences policières, souligne l’importance de la vidéo pour prouver les dérives de certains agents : « Les policiers honnêtes n’ont rien à craindre de la vidéo, pas les policiers véreux, qui sont morts de trouille, et ils savent pourquoi : une vidéo montrera comment ils agissent. Halte à l’impunité ! »« La loi sur la sécurité globale porte atteinte à nos libertés, aux libertés des journalistes et à l’ensemble des citoyens », déclare un quinquagénaire, venu devant la permanence du député Denis Sommer, qui a voté en première lecture la loi sur la sécurité globale. Trois points choquent particulièrement le retraité, ancien syndicaliste de la CGT : « Dans cette loi, il y a l’interdiction de photographier et de filmer des policiers, la surveillance par drone et la reconnaissance faciale dans les manifestations, et le droit nouveau donné aux sociétés privées de sécurité et à la police municipale qui remettent en cause l’égalité des citoyens et le droit pour tous à la sécurité. »