Ils seront jugés jeudi pour "abus de faiblesse". Quatre anciens colistiers FN aux municipales à Montbéliard en 2014 sont suspectés d'avoir abusé de deux personnes vulnérables pour obtenir leur candidature sur la liste frontiste.
Qui sont les prévenus ?
Les prévenus, quatre anciens colistiers de Sophie Montel, candidate FN à la mairie de Montbéliard en 2014 et candidate à la législative partielle du Doubs en février dernier, comparaîtront dans deux affaires distinctes devant le tribunal correctionnel.
- Dans la première affaire, Roland Hamitou et Martine Véjux, qui étaient en 2e et 9e position sur la liste de Mme Montel, sont soupçonnés d'avoir abusé de l'état de faiblesse d'une dame de 67 ans afin d'obtenir sa candidature, a indiqué la procureure de Montbéliard, Thérèse Brunisso. La sexagénaire a déposé plainte auprès du parquet de Montbéliard le 22 mars 2015, la veille de l'élection, après avoir découvert son nom sur la liste FN.. La plaignante affirme qu'elle ignorait avoir signé un acte de candidature, pensant avoir signé une pétition pour permettre à une personne de présenter sa candidature en France malgré l'absence des soutiens nécessaires. Elle a reconnu qu'elle n'avait pas lu le document signé. En juillet 2015, les deux prévenus ont été relaxés par le tribunal correctionnel de Montbéliard.
- La seconde affaire concerne Robert Sennerich, l'époux de Mme Montel, et CatherinePiotrowski, qui étaient respectivement 12e et 19e sur la liste FN aux municipales. Ils sont poursuivis pour avoir obtenu la candidature d'une dame de 90 ans. Une expertise psychiatrique a montré la faiblesse psychologique de la nonagénaire et son état de santé n'a pas permis aux enquêteurs de procéder à son audition, a relevé la procureure. Cette situation avait été signalée à la justice par trois candidats UMP.
En juillet 2025, le tribunal correctionnel de Montbéliard a jugé les faits et condamné pour abus de faiblesse Robert Sennerich, 65 ans, à 5.000 euros d’amende et Catherine Piotrowski, 63 ans, à 2.000 euros d’amende.
Qu'en dit Sophie Montel, la principale intéressée ?
Lors de l'ouverture d'une enquête préliminaire en mars 2014, Sophie Montel a affirmé n'avoir "aucun intérêt" à faire inscrire des gens qui ne le souhaitaient pas sur sa liste, alors qu'il lui restait des candidats potentiels pour la constituer.
La candidate frontiste avait dénoncé des "pressions" exercées sur ses colistiers, et déposé plainte contre l'UMP pour "dénonciations calomnieuses" et "manipulations frauduleuses ayant pour objet d'altérer la sincérité du scrutin". Cette plainte a été classée sans suite par le parquet de Montbéliard.