“On laisse nos plaques électriques allumées pour se réchauffer” : une cinquantaine d'étudiants privés de chauffage dans une résidence universitaire de Montbéliard

Une partie de la résidence universitaire René Thom à Montbéliard dans le Doubs est privée de chauffage depuis le 6 décembre. Un diagnostic réalisé ce jeudi 15 décembre a permis d'identifier la fuite. Les travaux vont démarrer pour réparer le réseau défectueux.

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"Il fait aussi froid dedans que dehors", lance un résident désabusé. Dans la résidence universitaire René Thom à Montbéliard, l’urgence des étudiants se confronte à la ruée sur les chauffages d’appoint et aux ping-pongs administratifs entre les interlocuteurs du CROUS (Centre Régional des Oeuvres Universitaires et Scolaires) et de Néolia.

“Je viens du Haut-Doubs donc je suis habituée au froid"

La lassitude se ressent dans la voix de Romane. Son appartement de la résidence universitaire René Thom à Montbéliard est privé de chauffage depuis plus d’une semaine. Et avec la vague de froid qui sévit, “ça devient compliqué”, soupire cette étudiante de 21 ans. Pour se réchauffer, elle et ses amis cumulent pulls, sous-pulls thermiques, bonnets et autres vêtements chauds. “Ça va parce que je viens du Haut-Doubs donc je suis habituée au froid”, plaisante la jeune femme, “mais ce n’est pas le cas de tous les résidents”.

“On laisse nos plaques électriques allumées pour se réchauffer”, se désole Romane. "On est obligé de les éteindre la nuit pour des raisons de sécurité, et donc le matin, la température retombe entre 10 et 13 degrés” poursuit un autre résident, venu se réchauffer dans l'appartement de Romane. “On se regroupe dans les appartements pour se réchauffer, en rassemblant les radiateurs d’appoints”.

Des chauffages d’appoint pour pallier le froid ?

Le CROUS, gestionnaire de la résidence, a réagi vendredi 9 décembre en proposant 17 chauffages d'appoint aux locataires concernés. Romane en a eu un, “car j’étais une des premières à signaler le problème et à me plaindre. Mais c’est une cinquantaine d’étudiants qui est concernée par la panne.
Nail, étudiant en BTS Audiovisuel, est aussi privé de chauffage et n’a toujours pas pu se procurer un chauffage d’appoint. Dans son appartement, “il fait aussi froid que dehors", estime-t-il. Il raconte avoir des difficultés à travailler le soir, “les mains très engourdies” et déconcentré par le froid.

Je me couche en grelottant et le matin, c’est vraiment difficile de me lever, car je suis directement en hypothermie.

Nail, étudiant en BTS Audiovisuel à Montbéliard

“Une quarantaine de radiateurs doivent être livrés très rapidement pour équiper tous les étudiants et que personne n’ait froid” rassure le directeur du CROUS Nord Franche-Comté, Philippe Mauro.

Ces radiateurs, ils ne sont pas suffisants selon Romane. “Vous noterez la taille de ce dernier en comparaison à la taille d’une pièce de 50 centimes... Autant dire qu’il est inutile. Son colocataire improvisé confirme : "Si on ne met pas la main à moins de 20 centimètres, on a froid”.

"Nous n’avons pas eu de candidats au relogement”

“Nous avons proposé de reloger des étudiants, rappelle Philippe Mauro, mais à priori la solution palliative doit suffire, car nous n’avons pas eu de candidats au relogement”. Romane, comme ses voisins de la résidence, n’a pas souhaité être relogée. “C’est à Belfort dans une chambre de 9 mètres carrés. Mais on étudie à Montbéliard, donc il faudrait prendre le train matin et soir. C’est 5 euros par jour à payer en plus, sans compter une perte de temps., déclare l’étudiante. “On est en pleine période de partiel avant les vacances", souffle Romane, d’un air désespéré.

Une cinquantaine de logements peu ou mal chauffés

Le CROUS confirme avoir été informé des problèmes de chauffage dès le 7 décembre. Selon Philippe Mauro, une canalisation de chauffage enterrée entre les trois bâtiments qui composent la résidence présenterait une fuite. “Cela engendre une baisse de pression et donc des logements sont peu ou mal chauffés". détaille-il. Deux bâtiments et une cinquantaine de locataires seraient concernés.

Avec la chute des températures, dans au moins un des bâtiments, le chauffage est dégradé.

Jean-Michel Klein, responsable pôle habitat accompagné chez Néolia

La chaufferie de la résidence a été complètement remplacée il y a trois ans, mais les parties enterrées du réseau de chauffage n’ont pas été rénovées depuis la construction des bâtiments en 1992. “Comme c’est souvent le cas”, fait remarquer Jean-Michel Klein, responsable pôle habitat accompagné chez Néolia.

Des travaux "au plus vite"

Un diagnostic a été effectué par une société spécialisée ce jeudi 15 décembre dans la matinée, permettant d’identifier l’origine de la fuite. “Une fouille a été réalisée dans la foulée pour accéder au réseau défectueux. détaille le directeur du CROUS Nord Franche-Comté.

L’urgence, c’est de satisfaire les besoins de chauffage. On ne pouvait pas laisser les étudiants sans. On a fait le maximum, on ne pouvait pas prévoir cette panne.

Philippe Mauro, directeur du CROUS Nord Franche-Comté

Une entreprise était mobilisée pour réaliser les travaux de réparation. “Le chauffagiste intervient à partir du début d’après-midi pour réparer. Nous espérons un retour à la normale au plus tard pour demain, potentiellement dès ce soir” conclut Philippe Mauro.

Pour les étudiants concernés, l’arrivée des vacances, synonyme de retour “au chaud” chez les parents, est un soulagement. Ils espèrent que le problème sera résolu à leur retour à la rentrée de janvier.

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