Santé : "On ne dilapide pas l’argent public", les élus du Pays de Montbéliard ont eu gain de cause, le service d’oncologie du Mittan ne déménagera pas à l’Hôpital Nord Franche-Comté

Reçus ce mercredi 31 mai à Paris par le ministre de la Santé François Braun, les élus du Pays de Montbéliard ont obtenu l’arrêt provisoire du déménagement contesté du pôle d’oncologie du Mittan à l’Hôpital de Trévenans. De son côté le directeur de l’HNFC reste confiant.

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Les élus du Pays de Montbéliard ont fini par avoir gain de cause : le service d’oncologie du site de Mittan ne déménagera pas à l’Hôpital Nord-Franche-Comté. "Le projet est stoppé" indique ce jeudi 31 mai le député Renaissance du Doubs Nicolas Pacquot dans un communiqué. La décision a été rendue par le ministre de la Santé lui-même, François Braun, qui recevait à Paris les différents élus locaux de l’Agglomération, accompagnés par le docteur Alain Monnier, président du Comité du Doubs de la ligue contre le cancer.

"C’est une excellente nouvelle pour le Pays de Montbéliard" se félicite la maire de Montbéliard Marie-Noëlle Biguinet, elle aussi présente lors de cette réunion décisive "Il n’y a jamais eu de vrai projet. Excepté le directeur de l’Hôpital Nord Franche-Comté, personne ne voulait de ce déménagement : ni les malades, ni le personnel soignant, ni les élus" reconnaît l’élue LR.

Un déménagement contesté 

Historiquement basé à Montbéliard - sur le site du Mittan - le service d’oncologie aurait pu faire ses valises 10 kilomètres plus loin, à l’Hôpital de Trévenans. C’était en tout cas la volonté d’un homme : le directeur de l’établissement Pascal Mathis. "On ne doit pas toucher à ce qui fonctionne déjà. C’était notre principal argument auprès du ministre" insiste de son côté le maire PS d’Audincourt Martial Bourquin "Nous avons tous été portés par cette colère : l’opposition était très forte et personne ne voulait voir ces équipements partir dans le Territoire de Belfort" poursuit-il.

Qu’est-ce qui a fait pencher la balance ? Qu’est-ce qui a convaincu le ministre de la Santé ? "Il n’y avait pas de véritable projet de Territoire présenté par l’HNFC" explique Marie-Noëlle Biguinet, "On ne peut pas travailler de cette manière-là. Il faut une reprise du dossier à la base. Nous devons revenir au niveau 0 avec une volonté de travailler un vrai dossier".

Regain de tensions ?

Quant à savoir si cette décision risque d’exacerber les tensions entre l’Hôpital de Trévenans et le Pays de Montbéliard « Il y a toujours un risque bien-sûr » regrette l’élue LR, "mais la vraie question est de savoir ce que nous ferons pour les malades. Ce sont eux les principaux concernés". De son côté, le directeur de l’hôpital de Trévenans - joint par nos confrères de l’Est Républicain - avoue croire difficilement à ce revirement : "Le cabinet du ministre  nous rendra ses comptes (…) mais l’arrêt du projet ne fait pas partie des instructions que nous avons de l’Agence Régionale de Santé (ARS). Nous travaillons en permanence avec l’agence, sur tous les projets, et celui-là en fait partie" consent Pascal Mathis.

Au cœur de ce "combat des instances", une pétition, lancée il y a plusieurs semaines par une adjointe de la marie de Montbéliard – elle-même atteinte d’un cancer – et qui a recueilli plus de 8000 signatures depuis sa mise en  ligne : "Ca a dépassé mes espérances. J’ai reçu énormément de messages, beaucoup de lettre anonymes. C’est ce qui m’a fait continuer le combat contre la maladie, et celui pour le maintien des services médicaux du cancer" raconte-t-elle à nos confrères de France Bleu.

Quid du budget du Ségur ?

Après la décision de François Braun une question subsiste toutefois : qu’adviendra-t-il des 25 millions d’euros alloués à ce projet de déménagement ? Pour rappel, en 2021, le Ségur de la santé avait attribué une enveloppe de 72 millions d’euros à l’Aire Urbaine pour moderniser et développer ses infrastructures de santé.

"Une partie du budget devait revenir à l’agrandissement des urgences de l’HNFC, ce qui sera bien le cas, une autre à reconstruction du centre de longs séjours de Bavilliers, et 25 millions pour le déplacement du Mittan". rappelle Martial Bourquin, "Or, le ministre nous a dit qu’il voulait faire des économies : à quoi bon dépenser 25 ou 30 millions pour un déménagement qui ne sert à rien. Il faudra décider de ce qu’on fait de cet argent. Il doit y avoir une étude indépendante qui fasse du Mittan un pôle d’excellence. On ne dilapide pas l’argent public" lance le maire d’Audincourt.

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