Quatre infirmières ont écopé d'une peine de 2 semaines d'interdiction d'exercer leur profession. La décision a été prise par la chambre disciplinaire de l'ordre régional des infirmiers, dans le cadre des morts suspectes à l'Ehpad du Larmont. La direction de l'établissement soutient ses infirmières.
La chambre disciplinaire de l'ordre régional des infirmiers a rendu une décision dans l'affaire des morts suspectes au sein de l'Ehpad du Larmont, comme le rapportent nos confrères de l'Est Républicain ce jeudi 28 novembre. Quatre infirmières de l'établissement ont été suspendues deux semaines, avec sursis, par la chambre disciplinaire de Bourgogne-Franche-Comté. Les quatre soignantes ont un mois pour faire appel de cette décision.
Un CHSCT s'est tenu hier dans cet EHPAD. Un soutien psychologique a été mis en place pour les quatre infirmières concernées. La direction de l'établissement se refuse à commenter la décision de l'ordre des infirmiers mais déclare soutenir ses infirmières mises en cause. Le syndicat CGT ne cache pas sa colère et soutient lui aussi les professionnelles concernées par cette décision, tout en pointant du doigt les conditions de travail dégradées et le manque de personnel soignant.
Un rassemblement est lancé samedi à 10h, devant la mairie de Pontarlier à l'appel des personnels et des syndicats de l'EHPAD en soutien aux 4 infirmières et à l'ensemble du personnel.
Le procureur de la République avait ouvert une enquête pour homicides volontaires dans cet Ehpad, situé près de Pontarlier. Elle avait été requalifiée en enquête pour recherche des causes de la mort. Les enquêteurs avaient saisis 20 dossiers de patients. Ils avaient notamment constaté un taux de décès "plus important (...) que la moyenne nationale" au sein de cet Ehpad ainsi qu'une "consommation inhabituelle de molécules médicamenteuses permettant une sédation profonde".
L'alerte avait été donnée par la fille d'une résidente, décédée en 2018. Cette dernière "s'étonnait des conditions dans lesquelles sa mère était décédée". Elle avait dans un premier temps "effectué un signalement" auprès de l'Agence régionale de santé (ARS), qui a ensuite alerté le parquet.