Normes européennes, "décroissance", loup... Au ministère de l'Agriculture, Annie Genevard annonce son "soutien indéfectible" aux agriculteurs

À la passation de pouvoir au ministère de l'Agriculture, ce lundi 23 septembre, la nouvelle ministre Annie Genevard a énoncé ses priorités : "alléger la paperasse", "réduire les interdits"... La députée du Haut-Doubs depuis 2012 annonce vouloir "avancer vite".

Dès l'annonce de sa nomination, les syndicats agricoles avaient fait savoir qu'ils attendaient des décisions rapides de sa part. Ce lundi 23 septembre, lors de la cérémonie de passation des pouvoirs au ministère de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt, la nouvelle ministre, Annie Genevard leur a répondu : "Je veux et je dois avancer vite". Un discours au cours duquel elle a également affiché un "soutien indéfectible aux agriculteurs".

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Des résultats "dans les semaines qui viennent"

La nouvelle ministre de l'Agriculture, figure du parti Les Républicains, a d'abord établi qu'elle travaillait dans un contexte d'urgence : "L'inquiétude domine, les attentes sont immenses, je le sais, l'impatience est grande" a décrit l'élue du Haut-Doubs. "Je vais faire en sorte que dans les semaines qui viennent, les premiers résultats se voient dans les cours de ferme".

Le calendrier électoral a trop pesé sur le monde agricole

Annie Genevard, ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de la Forêt

Annie Genevard a notamment énuméré : "une crise sanitaire dans l'élevage, trop d'eau dans certaines régions, pas assez dans d'autres, la baisse des rendements dans presque tous les secteurs de production", déclarant que de nombreuses exploitations étaient fragilisées. 

"Alléger la paperasse"

Parmi les solutions esquissées par Annie Genevard : "redonner du bon sens à toutes les règles, alléger la paperasse, réduire les interdits". "Je vais m'y atteler" a ajouté la ministre. 

"Le chef d'entreprise agricole croule sous les démarches administratives" a dénoncé Annie Genevard, estimant qu'il ne faut pas "surinterprét[er] une norme européenne". 

Exemple donné par l'élue Les Républicains : le secteur des betteraves sucrières, référence aux néonicotinoïdes, pesticides surnommés les "tueurs d'abeilles". "N'interdisons pas avant de proposer des solutions" a-t-elle commenté.

Une charge contre des militants écologistes

Accusée d'être "pro-chasse", "pro-pesticides" et "pro-élevage intensif", Annie Genevard a directement visé une partie des militants écologistes :

J'ai une immense admiration pour cette profession difficile qui subit trop souvent des procès très injustes exprimés quelques fois violemment et on peut comprendre que ce soit insupportable à vivre

Annie Genevard, ministre de l'Agriculture

La ministre de l'Agriculture a par ailleurs fustigé "le déclinisme, la décroissance, le renoncement" : "c'est le contraire de ce que je suis" a-t-elle déclaré. "Je partage le sentiment de révolte de certains face à des activistes qui détruisent les moyens de production et l'outil de travail indispensable pour nous nourrir" a poursuivi l'élue. 

Des nouveaux débats sur le loup ? 

Autre sujet qui divise : le loup. Si Annie Genevard a pris soin de ne pas prononcer son nom, elle n'a pas manqué de mentionner le sujet des "prédateurs", auxquels "les cultures de la terre et l'élevage" sont les plus exposés selon ses termes. 

"J'ai le souvenir, Marc, de votre venue à Pontarlier lors d'un super comice" a-t-elle dit, en référence à une visite de son prédécesseur, Marc Fesneau, en octobre 2022 dans le Haut-Doubs. "Il y avait eu beaucoup de prédation" a rappelé l'élue. "Ces agriculteurs, je les ai vus fondre en larmes" a-t-elle poursuivi, avant de se tourner vers Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l'Agriculture démissionnaire et nouvelle ministre de la Transition écologique : "Je crois, chère Agnès, qu'il faudra que nous reparlions du sujet".

Annie Genevard a par ailleurs déclaré qu'elle voulait mettre en avant la formation dans les secteurs agricoles. Elle a affiché sa volonté d'aller le plus rapidement possible à la rencontre des organisations professionnelles et syndicales, sur le terrain.