Dans le Haut-Doubs, grâce à l’association Spasibo et deux psychologues, des consultations sont organisées pour aider les femmes ukrainiennes réfugiées en France. Si l’aide matérielle de la France s’est mise en place, les blessures psychologiques sont plus difficiles à prendre en charge.
Nataliya Omelchenko est réfugiée de la région de Donetsk. Elle a vécu l’enfer de la guerre avec ses enfants. Ce jour-là au sein de l’association, elle raconte ses souvenirs.
On a couru se cacher à la cave dans les sacs de patates. Mes enfants n’ont pas pleuré, moi non plus. Mais mon fils de 5 ans n’a plus parlé.
Nataliya, réfugiée ukrainienne
Dans ce coin paisible des montagne du Jura, 180 heures de consultation ont déjà été données bénévolement par Iryna Burkun psychologue réfugiée de Kharkiv et Svetlana Seguin, psychologue et présidente de l'association Spasibo. Cette dernière est à la fois ukrainienne et russe. Elle sait combien la parole est importante. “Quand on est mal, ça bloque tout. Ça bloque l’accès à l’apprentissage de la langue, au travail, à l’intégration. Même le fonctionnement du cerveau change avec le traumatisme” confie-t-elle à nos journalistes Stéphanie Bourgeot et Denis Colle venus à sa rencontre.
Nataliya souhaite aller mieux. Elle sait que le chemin peut être encore long.
Le traumatisme qu’on a vécu ne va pas disparaître. Il est là en nous, il nous hante. J’ai besoin d’aide, une aide psychologique. J’en ai besoin car je suis mère de deux enfants. Et mon devoir en tant que mère, c’est de subvenir à leur besoin, de leur donner le meilleur. Je peux le faire si je vais bien. Mais là, je ne peux pas.
Nataliya, réfugiée venue d'Ukraine
L’association Spasibo basée à Hauterive-la-Fresse près de Pontarlier ouvre ses portes également aux femmes russes. La guerre a laissé des cicatrices, sans frontières.