Les corps de deux co-détenus de la maison d’arrêt de Besançon (Doubs) ont été découverts dans leur cellule, le vendredi 29 décembre. L’enquête privilégie une overdose de médicaments combinée avec de l'héroïne. La famille de l'un des détenus attend des explications.
C’est un coup de téléphone qui ébranle toute une famille ce vendredi 29 décembre à midi. Celle d’un détenu de la maison d’arrêt de Besançon qui annonce le décès de leur frère et fils, retrouvé mort dans sa cellule. John avait 34 ans et était père de famille. « Ce n’est même pas le centre pénitentiaire qui nous a prévenus alors que le drame s’est produit dans la nuit de jeudi à vendredi. Depuis, nous contactons la prison, mais elle ne nous donne aucun renseignement et le Parquet nous envoie promener », ne décolère pas une des sœurs de John. « Depuis le décès, nous ne pouvons pas voir le corps. Cette attente est horrible. Oui, il était incarcéré pour une courte durée, mais il reste un être humain ».
Un détenu prévient le personnel pénitentiaire
Le vendredi 29 décembre au matin, un co-détenu, indemne, lui prévient le personnel pénitentiaire que ces deux compagnons de cellule sont sans vie. Selon les premiers éléments, les deux hommes, âgés de 34 ans pour John et de 36 ans pour le second, auraient été victimes d’une overdose de médicaments et d’héroïne, d'après nos confrères de l’Est Républicain. « Une enquête a été ouverte et à ce stade, nous privilégions une cause toxique liée à la prise de médicaments combinés à de l’héroïne », indique la procureure adjointe Christine De Curraize dans l’Est Républicain. « Ce cocktail peut s’avérer très dangereux en fonction du nombre de médicaments ingérés, et de la qualité de l’héroïne (…). Nous n’observons aucune trace visible de violence sur les corps », ajoute la magistrate, dans l’Est Républicain.
La famille de John, qui compte prendre un avocat, s’interroge. « Quand on lit que la drogue est monnaie courante en prison, cela nous fait peur. Comment la drogue peut-elle circuler dans ce genre d’établissement ? Elle est où la sécurité ? John avait un traitement après son passage à Novillars, et lors des visites au parloir, on voyait bien qu’il était comme « shooté », on aimerait comprendre ce qu’il s’est passé et qu’on voit enfin le corps de John. »