Ni festival, ni exposition, c'est un événement qui ne ressemble à aucun autre. Et il se déroule en pleine forêt à Saint-Vit (Doubs), ce samedi 15 juin 2024. Back to the trees vous propose de rejoindre des artistes de tous horizons et tous univers pour une promenade unique dans les bois.
18 spectacles, 25 œuvres, et une forêt d'artistes, 80 au total ! L'invitation est belle. L'an passé, ils avaient été 1500 à faire l'expérience. Back to the trees vous attend une nouvelle fois au coin du bois du côté de Saint-Vit (Doubs), samedi 15 juin 2024, à partir de 17h et jusqu'à une heure du matin.
Avec la promesse, assure-t-on, de rendez-vous, de découvertes et de rencontres qui "bruissent, sonnent, paradent, fleurissent, stridulent, bondissent, craquent, hululent, rugissent, piaffent, pépient, croissent et croassent dans une luxuriante effervescence."
Promenade artistique sous les arbres
Musique, théâtre, danse, peinture, sculpture, photographie, arts sonores ou visuels, toutes les expressions possibles sont représentées. La diversité est l'essence même de cet événement pas vraiment comme les autres. "C'est à la fois une exposition avec de nombreuses oeuvres qui sont présentées mais aussi plein de sollicitations ponctuelles, visuelles ou sonores, comme dans un festival d'art de rue, explique Lionel Viard, président de l'association Elektrophonie et fondateur de Back to the trees. Le tout en lien bien sûr avec le monde vivant. C'est une promenade artistique sous les arbres."
Le concept est né en 2011. Avec des racines 100% franc-comtoises. Les organisateurs de La Nuit Bleue, ce festival électroacoustique qui a fait vibrer la Saline Royale d'Arc-et-Senans de 2002 à 2010, ont ressenti le besoin de se mettre au vert. D'où le nom de leur nouveau rendez-vous : Back to the trees, "retour aux arbres" en anglais. Depuis, différentes éditions se sont succédé un peu partout en Franche-Comté, à Besançon, en forêt de Chaux, à Chambley ou à Saint-Vit. L'événement a même "essaimé" en Ardèche, en Gironde, dans le Tarn, dans les Pyrénées-Atlantiques et même à l'étranger en Suisse, au Québec, au Togo ou encore au Bangladesh.
Cette édition 2024 sera à nouveau l'occasion de découvrir de nombreuses créations originales, imaginées par des artistes ou des collectifs de la région, ou venus de plus loin encore : Marseille, Lyon, Brest ou la Belgique. Des artistes tous prêts à s'aventurer sur ce drôle de chemin.
Quand tu te retrouves en forêt, c'est autre chose que dans une salle de concerts ou un musée. Dans ce décor, les oeuvres résonnent autrement, notre perception des oeuvres aussi est différente, tout change !
Lionel Viard, fondateur Back to the trees.
L'art qui ne cache pas la forêt
"Venez prendre l'art en forêt", résument les organisateurs. Comme tous les bénévoles, 60 en tout, Ils sont très attachés au cadre de la manifestation. Car Back to the trees est aussi l'opportunité d'explorer cette forêt d'Ambre aux multiples visages, du ruisseau du Sobant à la Peupleraie, en passant par la Fontaine des barroques. Ou encore pouvoir s'arrêter au pied du majestueux "chêne président".
"On ne sait pas grand-chose de ce qui valut son nom à cet arbre, ni de qui ou de quand on lui donna, reconnaît Sylvestre Soulié, forestier de l’ONF à la retraite, qui proposera des promenades commentées avec son bien nommé complice Jean-Paul Grosbois. Mais la tradition de célébrer les plus beaux spécimens des forêts est ancestrale Ce sont les traces persistantes d’anciens rites païens, par lesquels les populations rendaient hommage aux forêts, qui constituaient une ressource essentielle à leur survie. Quoi qu’il en soit, on peut comprendre qu’il ait été choisi : ce chêne est probablement âgé de 150 à 200 ans et dépasse les 40 mètres de hauteur. " Des lieux qui se prêtent naturellement aux échanges.
On a aussi voulu inviter des "porteurs de connaissance", issus des domaines scientifiques ou de la filière bois pour qu'ils puissent partager leurs savoirs, pour aller au-delà de l'approche poétique portée par les œuvres.
Lionel Viard, fondateur de Back to the trees.
Mais pas question pour autant d'en faire un geste militant, un manifeste écologique. "On n'a pas la prétention de pouvoir changer les choses, sourit Lionel Viard. Cela reste un événement artistique. Si cela donne envie de protéger la forêt, tant mieux. Mais il y a sous doute déjà cette sensibilité qui réunit le public et les artistes."
Avis aux amateurs enfin, le prix est "libre", les visiteurs fixent eux-mêmes le montant du ticket d'entrée. "Faire payer l'accès à la forêt m'aurait paru bizarre", assure Lionel Viard.