La FDSEA du Doubs organise aujourd'hui un "tour de plaine", histoire de faire un état des lieux et de proposer des mesures à prendre au plus vite. Avec les agriculteurs, les professionnels et aussi des représentants de l'Etat.
La sécheresse fait des dégâts dans une conjoncture très compliquée pour les agriculteurs à cause des prix bas. Déjà, les prix du lait et de la viande ont chuté... La récolte de maïs s'annonce catastrophique. Faute d'herbe, les vaches mangent déjà le fourrage prévu pour l'hiver.
Aujourd'hui, le "tour de plaine" réunit des paysans mais des professionnels de l'agriculture comme le contrôle laitier ou des représentants de la Direction des Territoires.
La FDSEA et les Jeunes Agriculteurs s'organisent.
Le Premier Ministre a organisé une réunion avec les ministres concernés. Demain, mercredi, des mesures devraient être annoncées au conseil des ministres.
L'élevage en France : 900 000 emplois
Toutes filières confondues, l'élevage qui traverse de nombreuses crises représente près de 900.000 emplois directs et indirects en France, plus ou moins dépendants de l'activité maîtresse.
Selon une étude présentée la semaine dernière à l'Inra, conduite par le Groupement d'intérêt scientifique (GIS) Elevage, 882.000 personnes travaillent en relation avec l'élevage - de ruminants, volailles, porcs, caprins ou ovins, du secteur laitier, oeufs ou viande.
Ces emplois, précisent les auteurs, représentent 703.000 équivalents temps plein (Etp), principalement en zones rurales où ils sont essentiels à la vie, au fonctionnement et au tissu social des territoires.
Ces temps plein sont pour 312.000 d'entre eux situés sur les exploitations agricoles et correspondent aux ateliers d'élevage proprement dits.
Les 391.000 autres sont des emplois indirects, qui contribuent aux élevages (alimentation, transports, soins vétérinaires...) ou à la transformation de leur production en aval (abattage, salaisons, boucheries, distribution...)
Au total, le GIS a identifié 140 types d'acteurs qui ont de près ou de loin à voir avec l'élevage, de "fortement dépendants" (178.000) à "faiblement dépendants" (47.000).
"C'est la première fois qu'on développe ainsi une méthode permettant de comptabiliser l'ensemble des emplois, qui pourra être utilisée pour d'autres secteurs", indique Jean-Louis Peyraud, président du GIS Elevage qui a commandité l'enquête.
M. Peyraud s'avoue "surpris" par le nombre d'emplois et tout autant par leur répartition selon les filières.
"Les ruminants, c'est 350.000 emplois sans compter les services rendus au paysage et au maintien du tissu social. Car ce sont essentiellement des emplois sur les exploitations. Il n'y a pas énormément de transformation derrière, ne serait-ce que parce qu'on exporte beaucoup d'animaux vivants", détaille-t-il.
"En revanche, dans le secteur porcin, c'est l'inverse: derrière un chef d'exploitation, on compte six à sept emplois liés à la transformation d'un porc produit en France. Cela permet d'imaginer les conséquences sociales d'une nouvelle réduction de la production par exemple", remarque Jean-Louis Peyraud, qui préside le GIS Elevage.
"Finalement, conclut-il, on compte peu d'emplois qui soient peu dépendants. Quand une crise frappe très durement on voit tout de suite les conséquences".
Les chercheurs et ingénieurs ont travaillé pendant 18 mois, croisant les banques de données, interrogeant les acteurs, les grandes coopératives.
(AFP)