Coronavirus : "On quitte Wuhan pour la santé de nos enfants" explique un salarié de PSA en attente de rapatriement

Didier Hieronimus travaille depuis plus de 10 ans en Chine. Avec sa femme et ses enfants, il est confiné chez lui. Et espère être évacué cette semaine. 

Pas d'affolement dans la voix de Didier Hieronimus joint par téléphone en Chine. Ce salarié du constructeur PSA a commencé à préparer ses affaires pour un retour en France. Le groupe a annoncé rapatrier 38 personnes vivant dans le secteur de Wuhan, épicentre de l'épidémie. "Depuis la semaine dernière, on est chez nous, mais on évite de sortir le plus possible. Les enfants ne sont pas sortis, nous juste pour faire quelques courses" explique le Français qui est en vacances. Cette semaine du Nouvel an chinois est en effet fériée et chômée pour de nombreuses entreprises.


Ne pas exposer nos enfants à des risques


Certains salariés de PSA ont eu le temps de quitter la Chine juste avant le Nouvel an chinois et la fermeture de l'aéroport de Wuhan. "On ne ressent pas de l'insécurité" explique sur place Didier Hieronimus. "La seule chose qui nous fait quitter Wuhan, c'est la santé de nos enfants. Notre fille a déjà eu une pneumonie, le petit dernier a 6 mois, il est fragile. Aller en ce moment dans un hôpital chinois pour les soigner, ce serait compliqué et avec le risque d'attraper le coronavirus" raconte le salarié français qui vit depuis 10 ans en Chine. Il travaille pour PSA Shangaï et est actuellement à Wuhan dans la branche recherche et développement du constructeur automobile.

"A Wuhan, il y a déjà 2.800 cas, le risque d'attraper le virus augmente de jour en jour" déclare Didier Hieronomus qui préfère partir. L'épidémie de coronavirus a fait à ce jour 100 morts en Chine, et plus de 4.500 cas de contamination sont confirmés.


Les premiers Français évacués de Wuhan d'ici la fin de semaine


Didier Hieronimus est en contact avec le consulat français à Wuhan. "L'aéroport de la ville est totalement fermé depuis jeudi dernier, mais on sait qu'un appareil doit se poser ces prochains jours pour rapatrier les Français" explique-t-il.

Les premiers rapatriés de Wuhan en Chine arriveront effectivement en France en fin de semaine, vendredi ou samedi, a expliqué la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Un avion doit se poser jeudi après-midi à Wuhan.  Un "second vol, dont les dates sont à déterminer", rapatriera ensuite les "personnes possiblement porteuses du virus".


On espère partir de Wuhan et de Chine, deux à trois mois pas plus



Didier Hieronimus espère que ce rapatriement sanitaire sera de courte durée. "On part, on espère que ce sera temporaire, on espère partir deux à trois mois maximum" dit-il. 

Le salarié de PSA quitte Wuhan avec sa femme de nationalité chinoise et ses deux enfants. Originaire de Moselle, Didier Hieronomus a travaillé avant son départ en Chine sur les sites de PSA Sochaux et Mulhouse. Il espère durant son évacuation sanitaire pouvoir revenir travailler à Sochaux en télétravail par exemple. 

Une fois arrivés en France, les rapatriés qui ne présentent pas de symptômes du coronavirus seront regroupés dans un lieu en région parisienne où ils devront rester à l'isolement pendant 14 jours. C'est la durée maximale estimée d'incubation de la maladie, pour s'assurer qu'ils n'ont pas été infectés par le virus. 

En Chine, Pékin a décidé de prolonger de trois jours, jusqu'au 2 février, les congés du Nouvel an, afin de retarder les retours massifs vers les villes de centaines de millions de travailleurs migrants. Objectif : réduire les risques d'extension de l'épidémie.

 


Faut-il rapatrier les étrangers pris au piège à Wuhan, l'OMS s'y oppose ?


L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) "ne recommande pas" l'évacuation des ressortissants étrangers piégés à Wuhan a déclaré ce mardi 28 janvier son directeur général en visite à Pékin.
"Nous observons que certains pays mettent en avant leur espoir (d'organiser) des évacuations. L'OMS ne recommande pas cette façon de faire", a indiqué Tedros Adhanom Gebreyesus, selon un communiqué du ministère chinois des Affaires étrangères. "Dans la situation actuelle, il faut garder son calme, réagir avec excès n'est pas nécessaire", a ajouté le directeur général de l'OMS.


 
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