Sochaux : L’usine Stellantis à l’arrêt pendant 10 jours, les salariés au chômage partiel

L’usine Stellantis de Sochaux s’apprête à cesser toute son activité pendant 10 jours, du 5 au 14 avril prochain en raison de problèmes d’approvisionnement sur certaines pièces. Les salariés vont se retrouver au chômage partiel et perdre une partie de leur salaire.

Circulez, il n’y aura rien à voir ou presque pendant 10 jours sur le site de Stellantis de Sochaux. La direction l’a confirmé en fin de semaine dernière, l’usine va cesser sa production du 5 au 14 avril prochain en raison d’une pénurie importante de pièces, notamment des boîtes automatiques. Aucun véhicule ne sera donc fabriqué pendant cette période. Un énorme coup d’arrêt alors qu’en temps normal, l’usine de Sochaux produit en moyenne 1.000 voitures par jour, des Peugeot 3008 et 5008.

"La direction ne nous donne pas beaucoup d’informations mais cette fois, ce n’est pas le même cas de figure que les fois précédentes" souligne Benoît Vernier, délégué syndical CFDT chez Stellantis Sochaux, "La production s’arrêtait en général pendant quelques jours après un problème ponctuel et ensuite on repartait. Là, le problème semble plus sérieux. Il faut que la direction communique". 

3.000 salariés sont concernés

Ce n’est pourtant pas une première. Depuis la crise du Covid-19, le site Stellantis de Sochaux a cessé sa production à de nombreuses reprises déjà, souvent impacté par la pénurie mondiale de semi-conducteurs. La dernière fois, c’était au mois de juin dernier : l’usine avait fermé ses portes pendant 10 jours impactant plus de 3.000 salariés. "On sait que c’est encore lié à un problème d’approvisionnement sur des boites automatiques" rappelle Benoît Vernier, "Le problème est national, il n’est pas spécifique à Sochaux. D’ailleurs, après nous, les sites de Rennes et d’Eisenach en Allemagne arrêteront eux aussi leur production temporairement, pendant une semaine" souligne le syndicaliste. 

Pour les salariés, l’annulation successive des différentes séances de travail n’est pas une bonne nouvelle. La plupart vont perdre des journées de salaire et cette fois, un cap symbolique risque d’être franchi, celui de 12 jours non-travaillés. En effet, en dessous de ce seuil, les salariés disposent d’un accord avec la direction qui leur permettait jusqu’alors de percevoir 100% de leur salaire. Mais au-delà de ces 12 jours, le régime d’activité partielle s’applique. Les salariés ne touchent plus que 84% de leur salaire. Pour les intérimaires, les deux premiers jours de chômage partiel ne sont d’ailleurs pas payés. 

"Ce sont toujours les mêmes qui payent" 

"On est quand même dans une entreprise qui se porte bien avec plus de 17 milliards d’euros de bénéfice cette année. Et c’est toujours les mêmes - c’est à dire les salariés qui doivent payer" regrette Franck Plain, délégué syndical CGT chez Stellantis Sochaux "En fait, c’est la direction qui décide de notre calendrier de travail et nous, les salariés, nous devons appliquer. Cette fois, il va y avoir des pertes importantes de salaires, 16% par jour et plus si la production ne reprend pas tout de suite. Ce n’est pas négligeable au vue de la situation actuelle et de l’inflation" insiste le représentant de la CGT. 

Comme le souligne justement Franck Plain, malgré ces problèmes récurrents d’approvisionnement qui affectent tout le secteur de l’automobile, le groupe Stellantis reste sur une année 2022 record avec un bénéfice net affiché à 16,8 milliards d’euros. Des superprofits qui ont tout de même permis à l’entreprise d’accorder une prime d’intéressement et de participation significative à ses salariés : 4.300 euros cette année.

Par ailleurs, une augmentation générale des salaires de 4,4% a été décidée pour les ouvriers au mois de décembre dernier et votée par trois syndicats sur cinq. Xavier Chéreau, directeur des ressources humaines du groupe, a également fait savoir ce lundi 3 avril que Stellantis prévoyait de recruter 1200 salariés supplémentaires en 2023 sans toutefois préciser les sites concernés.  

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