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VIDEO. Entre nostalgie des années 80 et fracture numérique, une société en plein changement

Dans une société en évolution perpétuelle, il est parfois important de jeter un coup d'œil dans le rétroviseur. L'émission Enquêtes de Région s'interroge sur les avancées du numérique, de l’automobile ou encore des nouvelles technologies.

Et si nous prenions ensemble le temps, dans une société où tout s’accélère ? Une belle occasion de remettre en perspective les changements qui bouleversent le quotidien de tous, et ceux à venir. Dans cette course à la modernité, ils sont nombreux à être laissés dépourvus face au secteur du numérique, de l’automobile ou encore devant les nouvelles technologies. Comment les progrès du passé forgent-ils notre avenir ? Réponse dans un nouvel épisode de votre émission Enquêtes de Région, présentée par Jérémy Chevreuil.

Le Russey change d'ère

Emmanuel Rivallain et Laurent Brocard ont remonté le temps dans un petit village situé sur les plateaux du Haut-Doubs, entre prairie et forêts de sapins. Au travers de cartes postales d’antan, on peut retracer l’évolution du Russey. Grace aux collectionneurs, ces gardiens de la mémoire du village, on découvre l’existence d’une gare et de quelques bistrots disparus. La fromagerie n’a pas changé depuis sa construction en 1930, mais uniquement depuis l’extérieur. À l’intérieur, l’équipement a été modernisé pour le confort de travail, et le métier s’ouvre un peu plus aux femmes. Dans la cave d’affinage, un robot nous attend pour saler les fromages, une bénédiction pour les agriculteurs.

Aujourd’hui retrouver de la main d’œuvre pour retourner des fromages, c’est mission impossible on va dire. C’est des métiers qui ont disparu. Faire quelques fromages c’est possible, mais quand on s’attaque à une cave entière physiquement c'est pas évident.

Mickaël Faivre, la Fruitière du Russey

Le voyage dans le temps continue. Dans les années 1970, le marché de l'emploi se portait à merveille, une aubaine pour les habitants du Russey et leur qualité de vie. Les 3 usines aujourd’hui disparues fabriquaient des montres, des briquets de luxe, et des baromètres, fruits de la précision des ouvriers du Haut-Doubs. Le monde agricole et industriel a ensuite profondément transformé le village, qui ne compte plus que 4 magasins en 2023, loin des 25 commerces qui animaient la vie de la commune par le passé.

Les cartes postales permettent également de souligner les changements climatiques. Car le Russey était aussi la terre des plus hauts sapins de France. Certains ont été emportés par les tempêtes, d’autres par la sécheresse. On se souvient des dimensions incroyables de ces conifères : 53 mètres de haut, 30m3 cubes, et entre 4 et 5 mètres de circonférence.

Les cartes postales d'hiver gardent par ailleurs une trace de la neige, omniprésente au cœur du village auparavant. Marc Pagnot, 87 ans, se souvient : "Il fallait peller quand on arrivait dans les fermes, on était accueilli comme des sauveurs. Quand il neigeait bien, on ne voyait pas les piquets de clôture. On pouvait skier dans tous les sens." Si on ne skie plus au Russey, le lien avec la nature ne s'est pas pour autant rompu. 
Reportage : E. Rivallain, L. Brocard, J. Gutleben, Q. Dany, P. Mayayo à retrouver dès 02 min 44

Les exclus du numérique 

David Segal et Margot Gesiot sont partis à la rencontre de ceux qui subissent la transformation numérique de la société en Bourgogne et en Franche-Comté. Car en 20 ans, les formalités administratives ont bien changé, et passent aujourd'hui par un traitement qui nécessite un ordinateur, ou un smartphone. Élisabeth Burriel est retraitée et envoi tout au plus quelques sms avec son téléphone, ce qui lui demande un effort de concentration particulier avec l’utilisation du T9. Car avant l’avènement de la marque à la pomme et des écrans tactiles en général, il fallait appuyer trois fois sur la touche du 6 pour écrire la lettre "O".

Écrire lettre à lettre ça va très lentement, et ça demande beaucoup de concentration. Je me sens étrangère. J’aimerais savoir comment ça fonctionne, mais j’ai du mal à m’investir. On se sent seul.

Élisabeth Burriel

Élisabeth est victime de l'exclusion numérique. Comme elle, ce phénomène touche 13 millions de personnes en France, soit un habitant sur cinq. En Bourgogne-Franche-Comté les zones rurales sont plus touchées que la moyenne, car souvent moins connectées. Alors, on réfléchit à des solutions pour rompre cet isolement et faciliter le quotidien de ceux qui se sentent laissés de côté. 

En Saône-et-Loire, Van 71 propose d'apprendre les bases de l'informatique à des élèves entre 65 et 80 ans. Sébastien Carnot est conseiller numérique pour le conseil départemental. Il accompagne et rassure sur la sécurité et les craintes de piratage. Michel, qui participe à ces cours, explique ce qui l'a motivé à rejoindre cet atelier : "Maintenant, il faut être à la pointe du progrès, on a pas le choix. Il faut vivre avec. On ne peut pas toujours compter sur les enfants donc il faut se débrouiller."

Pour les personnes non connectées, la transformation de la société est brutale. Il est quasiment impossible de se passer de l'outil informatique tant notre quotidien en dépend. Marie-Élisabeth De Faultrier est maraîchère, et reçoit ses commandes par courriels, mais ses bordereaux de livraison et ses factures sont toujours produites au format papier. Elle peut s'appuyer sur Annabelle Guichard, son aide à domicile pour les démarches administratives, qui grâce à des cours particuliers, lui permet d'être plus autonome sur l’ordinateur. À 69 ans, Marie-Élisabeth n’a toujours pas rempli son dossier pour partir en retraite. Comme elle, avec la dématérialisation, beaucoup de Français renoncent à une partie de leurs droits.

On a tendance à associer la fracture numérique avec l'âge, hors il ne s'agit pas de l'unique facteur. En France, 2,5 millions de personnes sont atteintes d’illettrisme. Lorsque la maitrise de la langue est difficile, une barrière de plus s'ajoute au quotidien, et particulièrement dans la recherche d'emploi qui s'est également numérisée. 
Reportage : D.Segal, M. Gesiot, M. Martin, N. Tupinier à retrouver dès 12 min 51

Le grand virage du tableau de bord 

Depuis 140 ans, l’intérieur de nos voitures a bien changé, de manière discrète, mais aussi plus radicale. Pour remonter le temps, Laurent Ducrozet, Eric Debief et Rémi Poirot ont décidé de mettre le cap sur le musée de l’aventure Peugeot à Sochaux dans le Doubs. Guidé par Hervé Charpentier, son conservateur, laissez-vous porter dans ce voyage au cœur de l'histoire de l'automobile. 

Avant le XXe siècle, les voitures étaient confortables, mais la conduite laissait encore sceptique. Et pour cause : le volant n’existait pas encore ! Il faudra attendre 1901 pour que Peugeot en équipe une automobile, dont les postes de conduites se trouvaient à l’époque à droite. Les évolutions s’enchaînent sur les véhicules : les premières montres sont bientôt suivies par les premiers compteurs kilométriques et l’affichage de la vitesse. Dans les années 1930, le bureau de style Peugeot voit le jour. Grâce à ce dernier, on centralise le tableau de bord dans l’habitacle, et la jauge d’essence fait son apparition.

Décennies après décennies, les commandes se rapprochent du volant et la voiture devient de plus en fonctionnelle et esthétique. La marque au lion et les autres constructeurs n'en finissent plus de moderniser l'habitacle. Au début des années 80, la 205 révolutionne l'apparence de la voiture au travers de lignes sportives. Dès le début des années 2000, le poste de conduite des Peugeot évolue encore pour dévoiler le futur avec son i-Cockpit®. Les usagers de la route ont aujourd'hui accès à une multitude de gadgets via un écran tactile : régulateur de vitesse, avertisseur de franchissement involontaire de ligne ou aide au parking. Demain, on ne conduira plus vraiment de la même manière. À Montbéliard dans le Doubs, l'Université de technologie de Belfort Montbéliard (UTBM) se penche également sur la conduite autonome. Car dans un futur proche, tenir son volant ne sera peut-être plus qu'un souvenir.
Reportage : L. Ducrozet, E. Debief, R. Poirot, S. Chevallier, R. Bolard, T. Hardy à retrouver dès 29 min 42

Magnétiques années 80

Pour finir en beauté cette émission, la nostalgie des années 80 pointe le bout de son nez. Quarante ans plus tard, même si la formulation peut paraître violente, elles sont devenues un phénomène de pop culture. Sylvain Bouillot et Christophe Gaillard reviennent sur cette période, symbole d'un tournant politique et artistique. Pas besoin d'une DeLorean pour effectuer un retour vers le futur. En Côte-d'Or, les membres de l'association Pinball Passion restaurent des flippers et des bornes d'arcades d'origine.

On retrouve ses souvenirs de jeunesse. Il y a une super ambiance donc on prend plaisir à se retrouver, à discuter : il y a toujours des échanges de combines ! Il y a toujours des machines à dépanner ou à acheter à droite à gauche.

Jean-Marc Sarrazin, secrétaire de l'association "Pinball Passion"

Comme eux, les adhérents prennent plaisir à retrouver Pac-Man et les réminiscences associées aux salles de jeux ou aux machines installées dans les cafés de leurs souvenirs.

À Paris, les années 80 sont à l'honneur dans le musée des Arts Décoratifs. Elles débutent avec l'arrivée de la gauche au pouvoir en France, et se terminent avec la chute du mur de Berlin. Cette décennie riche et libre amène une explosion en termes de créativité, soutenue par une politique culturelle particulièrement engagée. C'est également l'âge d'or de la publicité qui n'hésite pas à jouer de tous les mécanismes sexistes ou racistes pour faire vendre, comme le souligne un visiteur : "Quand on met en scène des personnes asiatiques pour vendre des nouilles, enfin, c'est fini quoi ! Et tant mieux.

Un amour fort ressort pour cette époque, qui fait fleurir de nombreuses opportunités marchandes : figurines, jeux, décoration, aujourd'hui tout ce qui se rattache aux années 80 rapporte. Par nostalgie ou opportunité, chacun les apprécie à sa façon. 

Reportage : S. Bouillot - C. Gaillard, V. Jonnet, A. Bergey, O. Allirol, A. Desmazières, G. Parnalland, H. Coëffet, C. Blaison à retrouver dès 41 min 52

Jérémy Chevreuil évoque également l'avenir avec ses invités : Bruno Grandjean, directeur général du Pôle Véhicule du futur, et Mathieu Triclot, philosophe des techniques à l'Université de technologie de Belfort-Montbéliard.

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