À deux jours de l’ouverture du SIA, le Salon de l’Agriculture à Paris, Aurore Bergé, Ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations s’est déplacé ce jeudi 22 février dans le département du Doubs pour parler de la place des femmes dans la ruralité.
La visite de la ministre a bien débuté comme prévu par une escale à Onans (Doubs) où en 2021 les habitants du village ont redonné vie à une ancienne école qu'ils ont transformée en bar et épicerie.
La Ré-création est tenue par des bénévoles, des femmes pour la plupart avec lesquelles la ministre est venue échanger, s’essayant même à la partie de cartes ! “Je suis venue mettre en valeurs une très belle initiative ici à Onans. C’est à la fois l’initiative d’un maire et des femmes qui se sont engagées pour créer une épicerie sociale et solidaire et ça recrée la vie dans le village. C’est très important de venir dans ces territoires ruraux qu’on ne met pas souvent en valeur pour montrer ce qui s’y passe” a expliqué la ministre au micro de notre journaliste Aline Bilinski.
Une visite dans une exploitation agricole finalement annulée
Dans son programme initial, la ministre devait ensuite se rendre à Villers-le-Lac dans une exploitation agricole, précisément dans l’élevage de vaches laitières de Catherine Faivre-Pierret, présidente de la commission des agricultrices de la FNSEA. Un moment prévu, les pieds dans la réalité agricole au sein d'une exploitation du principal syndicat majoritaire.
“Je lui avais promis de venir” a expliqué la ministre qui avait rencontré Catherine Faivre-Pierret lors d’une table ronde de négociations avec plusieurs métiers sur le congé de naissance.
La presse dans un premier temps conviée à cette visite n’a finalement plus été la bienvenue. “C’était juste pour avoir un peu de sérénité dans nos échanges avec les agricultrices. Ça me tenait vraiment à cœur de pouvoir échanger avec elles, d’échanger sur les conditions d’exercice d’un métier qu’on sait qu’il est difficile. Dans les dix prochaines années, on va perdre la moitié de nos chefs d’exploitation agricoles. Ce serait bien de féminiser le métier” a justifié la ministre en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations.
Aurore Bergé n’est pas finalement pas allé du tout sur l’exploitation agricole. "Par sécurité", a expliqué l'agricultrice à Lucie Thiery et Florence Petit de France 3 Franche-Comté. "On était déçus, la ministre aussi, mais elle a pu maintenir nos échanges à la fromagerie des Majors" a précisé l'exploitante.
C’est donc dans une fruitière à comté que la ministre a pu échanger pendant une heure avec des agricultrices. Hors caméras, mais en présence de la député LR Annie Genevard, et du maire de Morteau Cédric Bolle.
Le gouvernement face à la colère des agriculteurs
Entamé mi-janvier, le mouvement des agriculteurs est loin d’être terminé. Les agriculteurs de toute la France maintiennent la pression pour obtenir une garantie de prix rémunérateurs et une simplification administrative notamment. Le Premier ministre a récapitulé mercredi 21 février les dizaines d'engagements et chantiers déjà lancés pour répondre à cette colère. Il a annoncé des mesures sur les visas de saisonniers étrangers, sur les pesticides ou encore sur la rémunération et la mise en place d’une nouvelle loi Egalim. Mais il semble avoir laissé sur leur faim, les agriculteurs, focalisés sur l'intervention à venir du chef de l'État. Emmanuel Macron est attendu samedi au SIA dans un contexte plus que tendu