Emballages en plastique : que deviennent-ils au sortir de la poubelle de tri ?

Alors que 175 nations se sont réunies cette semaine à Paris pour tenter de mettre fin à la pollution plastique dans le monde, chacun peut s'interroger sur le devenir de ses propres déchets. Depuis le 1er janvier 2023, tous les emballages peuvent être jetés dans la poubelle de recyclage mais ils ne sont pas encore tous pour autant revalorisés. Explications.

La région Bourgogne-Franche-Comté fait figure de bon élève en matière de recyclage des déchets, car plusieurs syndicats de traitements des ordures ménagères n'ont pas attendu le 1er janvier 2023 pour englober l'ensemble des emballages dans la poubelle de tri, mais certains comme le Sybert dans le Doubs ou le Sytevom en Haute-Saône les acceptent depuis 2016 déjà. 

Si le recyclage des emballages en métal ou en carton est plutôt facile, celui des emballages en plastique est encore complexe. En cause : la variété des types de plastique. 80% des emballages sont aujourd'hui recyclés avec un bon taux de réemploi, soit 750 kilos de granulés réutilisables pour 1 tonne de plastiques collectés. 20 % des emballages appartiennent à des filières encore en cours de construction, pour lesquelles 1 tonne collectée fournit seulement 500 kilos de matière recyclée. Petit tour d'horizon de ces déchets.

  • les PET 

Les emballages en plastique PET sont les plus faciles à recycler et ceux qui ont le plus de valeur marchande. Il s'agit des bouteilles en plastique transparent comme les bouteilles d'eau ou de jus de fruit. Elles sont classées par couleur pour constituer deux groupes : les PET clairs et les PET foncés. Impossible aujourd'hui en effet d'enlever la couleur dans la matière, la séparation est donc indispensable. 

1 tonne de déchets collectés donne 750 kilos de granulés, car il faut ôter le poids des étiquettes ou des fils qui se forment et sont perdus. Les granulés ainsi obtenus servent à fabriquer des rembourrage de couettes, de manteaux, ou de la fibre polaire. Mais depuis 10 ans, ils servent aussi à refabriquer des bouteilles, pour un retour "vertueux" à l'emballage. Valorplast, société anonyme à but non lucratif, qui collecte la majorité des PET sur les sites de retraitements des déchets de la région, envoie les balles de PET foncé à Colmar (68) et de PET Clair à Beaune (21), Neufchâteau (88) et Verdun (55).

  • les PEHD PP

Il s'agit des contenants en plastique opaques comme les bouteilles de lait, barquettes de fruit, pots de crème fraîche...Les granulés obtenus servent là à fabriquer des caisses de rangement, des bacs poubelles, des arrosoirs ou encore des tuyaux d'assainissement, ou des objets en plastique de la vie courante. Les usines de transformation où Valorplast convoye les balles de PEHD et PP sont situées à Pont d'Ain (01), Châlon-sur-Saône (71), dans l'Oise (60) ou en Espagne. 

  • les polystyrènes 

Il s'agit principalement des pots de yaourts, car ce plastique permet d'être "cassé" en séparant les yaourts par pack. Un spécificité française, car chez nos voisins européens les desserts lactés se présentent dans des plus gros formats constitués du coup plutôt de PP. Les pots de yaourts en polystyrène se recyclent moins bien mais servent à fabriquer des pots horticoles ou des petits éléments tels que des pieds de meubles. 

  • les films polyéthylènes

Ils servent à emballer les packs de lait ou d'eau. Leur deuxième vie se fait à travers la fabrication de sacs poubelle. 

  • les "flux en développement"

Il s'agit de tous ces emballages trop petits à l'heure actuelle pour être recyclés comme les papiers de bonbons. Ainsi que des emballages dits "multicouches", c'est-à-dire constitués de plusieurs types de plastiques, comme les barquettes de charcuterie, paquets de chips ou de café, sacs de croquettes pour chien...Un second tri est effectué pour séparer les matières. Les rebuts sont destinés à l'incinération. Ces filières sont encore en cours de développement. Si aucune solution n'est trouvée pour certains types d'emballages, à terme les industriels seront contraints d'en changer. 

La collecte et la valorisation de ces flux en développement, ainsi que les polystyrènes et films polyéthylènes sont assurés dans la région (et dans l'hexagone en général) depusi le 1er janvier 2023 par l'écoorganisme CITEO agréé par les pouvoirs publics et lui aussi à but non lucratif. 

Transporter ces déchets, les retraiter et les transformer à un coût énergétique. "Mais cela reste vertueux, explique Jean-François Monce, délégué régional Est chez Valorplast et expert du recyclage du plastique. On estime que transformer une tonne de matière plastique permet d'économiser 75% de CO2 par rapport à la production d'une tonne de plastique vierge."

Veiller à réduire ses emballages est néanmoins nécessaire car "si le tonnage global baisse en France, le nombre d'emballages augmente", précise Jean-François Monce. Enfin, le geste de tri, réflexe chez la majorité des habitants peut encore être amélioré, afin de transformer un maximum de matière plutôt que l'incinérer et continuer ainsi de développer les filières de revalorisation. 

A noter : le Samedi 10 juin 2023, de 10h à 17h30, le SYBERT organise une journée portes ouvertes à destination du grand public afin de mieux faire connaître ses missions, ses activités et ses équipements. Visite du centre de tri des déchets recyclables et la salle de contrôle de l’usine d’incinération au Pôle de Valorisation des Déchets, situé au 3 rue Dennis Gabor à Besançon.

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