Fièvre catarrhale : la filière bovine peine à exporter

Depuis septembre 2015 et le premier cas de fièvre catarrhale ovine (FCO), l’exportation de broutards est en baisse en Saône-et-Loire. Un an après, les marchés perdus lors de l’épidémie n’ont toujours pas été regagnés. Les exploitants agricoles alertent le gouvernement.

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A une semaine du sommet de l’élevage à Cournon, dans le Puy-de-Dôme, éleveurs et exportateurs locaux ont décidé d’alerter le gouvernement sur leurs difficultés "pour que des décisions claires soient prises pour nous aider", selon Christian Bajard, président de la section bovine à la FDSEA.
Ce jeudi matin, une délégation de la FDSEA 71 et les Jeunes Agriculteurs 71 a été reçue par le sous-préfet d’Autun. Cette démarche s’inscrit dans un mouvement commun à 23 départements français ( régions du Massif Central, Limousin, Bourgogne…) touchés par ces difficultés dans la filière bovine.

Ils demandent des mesures rapides, dès la semaine prochaine, à l’occasion de la venue du Ministre de l’Agriculture au sommet de l’élevage à Cournon (5, 6 et 7 octobre 2016), notamment "la mise en place de certificats sanitaires spécifiques pour chaque pays importateur" ce qui suppose une négociation entre les 2 pays, ainsi que "la consolidation des marchés existants".



La FCO ou fièvre catarrhale ovine


Le 11 septembre 2015, un premier cas de fièvre catarrhale est constaté dans l’Allier. Elle va alors se propager dans les départements alentours.
Cette maladie, non dangereuse pour l’homme, est classée au niveau européen comme "danger sanitaire de première catégorie" et nécessite un protocole sanitaire précis. Ainsi, depuis septembre 2015, les exploitants agricoles ont deux solutions :
- Soit vacciner l’animal. Le vaccin est pris en charge par l’Etat mais l’acte de vacciner est à la charge de l’éleveur
- Soit réaliser des analyses au départ du broutard et à son arrivée dans le pays

Quelles difficultés ?


Chaque pays importateur a sa propre réglementation. Ainsi, la Turquie refuse d’acheter des animaux vaccinés depuis un an alors qu’il représentait le marché d’export le plus important en Saône-et-Loire.
Les éleveurs n’ont presque plus que l’Italie comme solution d’export. Conséquences : les prix baissent. Ils sont passés de 1000 euros à 900 euros par tête.
Au marché de Saint-Christophe-en-Brionnais, le pourcentage de ventes a baissé de 10 points, passant de 85 à 75%.

Quelle est la situation en Saône-et-Loire ?


En Saône-et-Loire, la Direction départementale de Protection des Populations (DDPP) note une recrudescence des cas depuis la fin du mois d’août 2016. Ainsi, 21 cas de fièvre catarrhale ont été comptabilisés en un mois, entre fin août et fin septembre 2016. Il y avait eu 37 cas entre septembre 2015 et août 2016.

Conséquences sur le marché du broutard : il y a 7000 animaux de plus en stock par rapport à l’année dernière en Saône-et-Loire. Ce chiffre monte à 17 000 en Bourgogne et 90 000 sur l’ensemble du territoire français.

Le reportage au marché de Saint-Christophe-en-Brionnais de Fanny Borius et Didier Bert. Montage : Rachel Nectoux

Reportage au marché aux cadrans de Saint-Christophe-en-Brionnais. Avec Guy Dedieu, exportateur de charolaises à Marcigny (71), Jean-Marc Labourbe, éleveur de charolaises à Oyé (71) et Véronique Forest, directrice financière du marché ©France 3 Bourgogne



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