La "FoodTech Dijon BFC" se dévoile au salon International de l'alimentation 2016

Du 16 au 20 octobre 2016, le SIAL se tient à Villepinte, au nord de Paris. Un salon plus que jamais source d’inspiration pour l’alimentation mondiale. 7.000 entreprises de plus de 100 pays présentent leurs produits aux professionnels. La Bourgogne est représentée.

Des ingrédients aux produits finis, en passant par les équipements, tous les produits alimentaires sont présentés au SIAL, à découvrir sur 21 secteurs d’exposition. Le salon met une nouvelle fois les produits alimentaires innovants sous les feux des projecteurs. La présentation officielle de la « FoodTech Dijon BFC » sur le stand dijonnais du Sial est prévue mardi 18 octobre, à 17h15 (hall 5A, allée P, stand 034), en présence de François Rebsamen, maire de Dijon et président du Grand Dijon, et de Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté.


Sur le territoire du Grand Dijon, pas moins de 400 chercheurs, fédérés au sein du groupement d’intérêt scientifique (GIS) Agrale, travaillent sur les thématiques du goût, de la nutrition et de la santé. Leur nombre a augmenté de 60 % en 10 ans. Cet été, l’État a labellisé, dans le cadre de son second appel à projets FrenchTech, la FoodTech Dijon Bourgogne-Franche-Comté, écosystème permettant l’émergence et le développement des jeunes pousses innovantes, promises à devenir les acteurs majeurs de l’alimentation de demain.

Le Grand Dijon et Dijon Développement sont accompagnés de leurs partenaires comme la CCI Côte-d’Or, Vitagora, AgroSup Dijon, AgrOnov, Satt Grand Est / Welience et l’INRA. Mulot & Petitjean, Nopal Nutra, Bourgogne Escargots, Dijon Céréales et Créalim comptent parmis les entreprises dijonnaises exposantes. Elles seront accompagnées de la fromagerie Delin, l’atelier Sarrasin, Reine de Dijon, la Moutarderie Fallot, Nectars de Bourgogne, Européenne de condiments et les Anis de Flavigny.


Les jeunes de la "foodtech" débordent d'idées mais manquent de capitaux


Au début, il y a souvent deux amis qui viennent de finir leurs études. Ingénieurs agronomes ou commerciaux, les pionniers de la "foodtech" à la française débordent d'idées : steaks végétaux, jus de baobab ou étiquette intelligente. Mais ils manquent de capitaux. Emmanuel Brehier fait partie des chanceux. Il a lancé la société "Ici et là" en 2014 avec Benoit Plisson, en sortant de l'Isara de Lyon. Pour les financements, "jusqu'ici tout va bien" dit-il à l'AFP dans les allées du salon de l'agroalimentaire SIAL à Villepinte. Leur idée: développer des alternatives à la viande à partir de légumineuses traditionnelles, lentilles, pois chiche, haricots. "On a décidé de se faire connaître avant d'aller voir des financeurs" dit M. Bréhier.

Lauréats d'un concours européen d'innovation alimentaire, puis du concours mondial d'innovation lancé par Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif, qui leur a rapporté 110.000 euros, les "bouchers verts", le nom de leur marque, ont ensuite bénéficié d'un prêt d'honneur de 70.000 euros à taux zéro auprès d'Initiative France. Du coup, lorsqu'ils ont frappé à la porte des banques, leurs steaks de lentilles ont été fort bien reçus et financés, car déjà adoubés par le milieu. Mais pour beaucoup de jeunes pousses françaises, l'aventure s'arrête là, faute de capitaux et de capital-risqueurs dans le secteur.

Aux Etats-Unis, la foodtech (entreprises agroalimentaires développant des technologies innovantes) "lève facilement 100.000 dollars sur le marché", note Christophe Breuillet, directeur d'Accelerize, un accélérateur du pôle de compétitivité Vitagora qui cherche à faire parrainer des start-up prometteuses ou des PME confirmées par de gros groupes agroalimentaires. Selon lui, "en France, beaucoup de très bonnes idées finissent mal, les start-up n'arrivent pas à développer leur chiffre d'affaires faute de capitaux et de ce que les Américains appellent le mindset", un état d'esprit bienveillant envers ces initiatives.

Micro-algues, puces à bactéries


Accelerize s'est fixé pour objectif de faire émerger d'ici 2020 au moins 5 "licornes" françaises, c'est-à-dire des champions reconnus au niveau international en agroalimentaire, sur les quelque 150 projets qu'il examine actuellement. "Des professionnels, anciens et actuels dirigeants du secteur, ont accepté de
venir donner de leur temps"
dit-il. Mais tout le monde y a intérêt. "Les grands groupes ont tous peur de se faire ubériser ou disrupter, le nouveau mot à la mode, et ont besoin des jeunes inventifs des start-up pour les aider à évoluer" ajoute-t-il.

Parmi ses protégés, figure notamment Algama, fondée par trois amis qui travaillent sur les micro-algues riches en protéines et acides gras essentiels qui ont déjà su convaincre un des actionnaires de Facebook de les suivre. "Quand on va connaître le génome de chacun, on pourra faire de la nutrition personnalisée. Les consommateurs veulent des produits ciblés sur leur santé ou leurs croyances, comment est-ce que l'industrie et la grande distribution vont s'adapter?" s'interroge M. Breuillet. Finalement conscients du problème, plusieurs groupes agroalimentaires se sont réunis pour monter leur propre fonds de capital-risque il y a deux ans : Cap Agro est chargé de sortir les start-up de la "vallée de la mort", selon l'expression de Xavier Beulin, président du premier syndicat agricole français, FNSEA, et du numéro un français des huiles Avril.
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