L'exécutif a voulu calmer le mouvement en annonçant des concessions, notamment sur le prix des carburants. Mais les "gilets jaunes" ne comptent pas s'arrêter là et gagnent même des soutiens.
Après les heurts qui ont éclaté dans plusieurs villes françaises samedi, lors du troisième week-end de manifestation des "gilets jaunes", l'exécutif tente d'apaiser la situation. Si le gouvernement avait affirmé, il y a quelques jours, qu'il garderait le cap concernant la hausse de la taxe sur le carburant, Edouard Philippe a fait machine-arrière ce mardi 4 novembre.
Le Premier ministre a annoncé une série de "mesures d'apaisement". Parmi elles : un moratoire sur la hausse des taxes sur le carburant, le gel de la hausse du prix de l'électricité et du gaz ou encore la suspension de la réforme du contrôle technique.
Mais ces nouvelles annonces du gouvernement sont loin de convaincre tous les "gilets jaunes". "On ira jusqu'au bout, on n'a pas fait tout ça pour s'arrêter là. Le bout, ça sera peut-être la démission [d'Emmanuel Macron], il a perdu toute légitimité à nos yeux à cause de son non-respect vis-à-vis de nous, de ce mépris, énumère Brigitte Bouchoudjian, une retraitée de Ranchot. Il s'est foutu de nous du début jusqu'à maintenant. Et je ne sais pas si c'est rattrapable, pour moi ça ne l'est pas. On est partis dans une crise d'institutions."
Politiques et syndicats se rallient
Côté mouvements politiques, Génération.s lancé par Benoit Hamon apporte son soutien aux "gilets jaunes" et va porter leurs revendications devant Edouard Philippe. La délégation va demander l'annulation de la hausse des taxes sur les carburants, la hausse du SMIC, des minimas sociaux et des petites pensions ou encore l'annulation de la baisse des APL.
Et pour financer la transition écologique, ils demandent le rétablissement le l'ISF, la réouverture de petites lignes mais aussi un "plan marshall" contre le mal-logement. Mais les "gilets jaunes" restent globalement hostiles aux rapprochements politiques.
Dans l'après-midi, la députée du Doubs LREM Fanette Charvier a publié un communiqué pour soutenir les annonces du Premier ministre. D'aprés la députée, "ces mesures vont dans le bon sens. Après avoir rencontré certains "gilets jaunes" de la circonscription la semaine dernière, je suis persuadée que ces propositions sont susceptibles de créer les conditions d'échanges sereins durant les prochains mois. Espérons que la main tendue sera saisie et qu'une délégation de "gilets jaunes" pourra enfin entamer un dialogue nécessaire avec l'exécutif. Nous avons tous à gagner à construire ensemble un meilleur avenir pour tous."
Malgré tout, l’union départementale Force-Ouvrière du Doubs soutient le mouvement et Sud-Rail Besançon a appelé ses adhérents à les rejoindre. Ces nouvelles annonces de l'exécutif n'auront finalement pas calmé les "gilets jaunes". Ils semblent même gagner de nouveaux soutiens.