Même si l'Université de Franche-Comté s'est prononcée en faveur du contrôle continu, certaines épreuves vont avoir lieu dans des conditions d'examens, sur le papier en tous cas. Les étudiants ne sont pas rassurés.
La règle est qu'il n'y a pas de règle! Selon les villes et les universités, la façon d'envisager la fin d'année et surtout le passage des examens diffère.A Paris ou à Lyon par exemple, certains ont évoqué la possibilité de neutraliser le semestre, autrement dit de faire comme s'il n'avait pas existé. Le Ministère de l'enseignement supérieur a pourtant formellement interdit aux universités de le faire. En Franche-Comté, la Commission de la Formation et de la vie Universitaire (CFVU) a tranché le 15 avril dernier donnant la priorité au contrôle continu. Et si épreuve il y a, contenus et mèthodes doivent être adaptés. Ainsi, certaines épreuves écrites se sont muées en QCM (questionnaire à choix multiples) d'une heure .
Formules à la carte selon les filières
La difficulté pour les examens de l'enseignement supérieur, c'est que chaque filière a des contraintes différentes et chaque niveau également, un étudiant en première année de licence n'a pas forcément l'obligation de faire un stage alors qu'un étudiant de troisième année de licence a en principe l'obligation d'en faire un et de consigner la note obtenue dans son dossier de candidature aux masters.
En faculté de droit par exemple à Besançon, les situations sont disparates. Anthony Poulin, chargé de travaux dirigés en finances publiques locales à la faculté de droit confirme que "de nombreux partiels ont été annulés, notamment dans les matiéres où les étudiants avaient une note qui a pu être prise en compte". Dans le cas contraire, il y aura des contrôles terminaux à distance à partir du 2 mai. Là encore, différentes formules cohabitent: des devoirs écrits à rendre pour une date donnée ou des épreuves en direct comme ce sera le cas pour les étudiants en première année de licence de droit avec l'épreuve de droit constitutionnel.
Des conditions d'examen difficiles
Pour Dylan, étudiant en troisième année de licence de droit à Besançon, le stress est décuplé par la situation actuelle. Pour lui, tout se fait à distance depuis début mars et à partir du 12 mai prochain, il n'aura pas moins de six partiels à distance. "Pour beaucoup d'entre nous , c'est compliqué" avoue Dylan. "Il n'y a pas que les problèmes de connexion parfois mauvaise comme pour certains de mes amis confinés à la campagne, moi par exemple, j'habite un petit immeuble, bruyant et mes voisins ont des enfants en bas âge. Récemment , j'ai eu une épreuve à distance et j'ai dû mettre des boules quies pour parvenir à me concentrer pendant l'examen".Le jeune homme est également en pleine période de demandes de master et il s'interroge sur la façon dont vont s'opérer les choix dans la mesure où chaque université a opté pour des solutions différentes."Moi je n'ai pas pu effectuer les stages obligatoires initialement prévus, du coup il y aura des changements de barême pour les matières qui ont pu être notées. Les règles du jeu ont changé et c'est trés stressant" dit l'étudiant.
Et pour les concours?
Et puis il y a ceux qui s'apprêtaient à passer des concours, à l'image de François, étudiant en master1 des métiers de l'Enseignement, de l'Education et de la Formation (MEFF). Lui, sa spécialité, c'est le sport. Il se destine au professorat d'éducation physique. Il avait passé les épreuves écrites d'admissibilité juste avant le confinement. Le 14 avril , il aurait dû avoir les résultats pour savoir s'il était admis aux oraux prévus début juin. "J'attends toujours" dit-il avec une pointe de stress dans la voix, " je saurai en principe le 4 mai et si je suis admissible, les oraux auront lieu fin juin début juillet, en présentiel ou en visio, on ne sait pas". Pour lui en plus, les épreuves physiques ont été annulées, natation, gymnastique et boxe ...quand on se prépare à devenir prof de sport, ce n'est pas anecdotique!!!Enfin , dernière incertitude et pas des moindres, le nombre de postes à pourvoir n'est toujours pas connu et on sait qu'il sera inférieur à celui de l'année dernière. En 2019, il y avait 670 postes pour 5366 candidats au CAPEPS.
Evaluation au cas par cas
De son côté, l'Université reconnaît la complexité de la situation et assure qu'elle tentera de trouver des solutions au cas par cas:"L’université met tout en œuvre pour que chaque étudiant puisse valider sa formation dans les meilleures conditions malgré cette période difficile. Elle rappelle que les étudiants qui rencontrent des difficultés doivent se signaler auprès de leur responsable de formation afin que des solutions puissent être trouvées" précise un communiqué de presse.
L'Université fera preuve de "bienveillance et de souplesse" dit encore Laurence Ricq, Vice-Présidente de l'Université, étant donné les circonstances exceptionnelles.
A noter enfin que deux cents ordinateurs ont été distribués aux étudiants qui en avaient besoin.