"Deux amies, deux vélos, 28 000 km". Une Lorraine et une Comtoise s'apprêtent à décoller pour l'Alaska, et rejoindre la Terre de Feu pour sensibiliser à l'hygiène bucco-dentaire

Le projet est né de l'amitié d'Hélène Baumont, prothésiste dentaire, et Manon Evrard, infirmière puéricultrice. Partir à la rencontre de populations qui n'ont pas accès à la prévention sanitaire et donner de leur personne tout en réalisant un défi sportif, c'est un rêve à portée de pédales. Une cagnotte en ligne est lancée pour soutenir le projet.

"Fais ahhhhh, hiiiiiiii", comme certains parents l'expliquent aux enfants. "De la gencive vers le bout de la dent !", comme l'énonce doctement votre dentiste. Le brossage de dent, tout le monde connaît ? Non, l'information n'est pas donnée partout sur la planète, c'est le constat qu'on fait deux amies, la Luronne Hélène Baumont, prothésiste dentaire, et la Lorraine Manon Evrard, infirmière puéricultrice. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé, une personne sur deux est même concernée : 3,5 milliards de personnes souffrent d'affections bucco-dentaires, pour la plupart évitables.


Sensibles à ces arguments, et solides de leur expérience professionnelle, les deux amies, qui se sont rencontrées à Montréal, veulent passer à l'action. Inspirées par les aventures des autres, mais surtout par leurs convictions, elles décident d'utiliser leurs deux domaines, la prévention et la prothèse dentaire, pour partir défendre cette cause qui les unit. 

La traversée du sourire

À la recherche d'un itinéraire, Hélène Baumont et Manon Evrard s'orientent vers le continent américain. L'Amérique centrale et Latine, selon leurs recherches, est une des régions du monde où peu de structures existent pour venir en aide aux personnes isolées. "On avait envie de partir à la rencontre des populations, de faire quelque chose qui nous parle, on va essayer de donner de notre personne pour aider."

C'est ainsi qu'est née leur association, la Traversée du sourire. Leurs sacoches remplies de 750 brosses à dent et de prothèses dentaires issues de dons, elles comptent sensibiliser aux risques sanitaires, en collaborant avec les dentistes et hôpitaux locaux. "On va se rendre dans les écoles et les dispensaires pour faire de la prévention sur l'hygiène bucco-dentaire, on va aller rencontrer les populations, leur distribuer des brosses à dent, leur expliquer les principes de bases, c'est aussi l'occasion d'échanger sur leurs pratiques actuellement", explique, sourire aux lèvres, Manon Evrard. 

En apportant le matériel et l'information aux populations, nous souhaitons leur faire prendre conscience qu'il peuvent agir sur leur santé avec des gestes simples

Manon Evrard et Hélène Baumont

Quant à la partie septentrionale du continent, que l'on pourrait estimer à l'abri des affections buccales, certaines régions n'en sont pas moins démunies d'informations selon les deux équipières. "Il y a aussi des petites populations qui sont reculées, des autochtones et des premières nations, c'est des populations qui ont un peu moins de moyens, c'est surtout elles qu'on veut sensibiliser."

18 mois de voyage, un défi sportif

Le choix du trajet ne doit rien au hasard, c'est la route la plus longue du monde, la Panaméricaine, que les deux jeunes femmes s'apprêtent à arpenter pendant 18 mois. 28 000 kilomètres et 15 pays à la force des jambes qui n'effraient pas Manon Evrard. "On a senti que c'était là qu'on devait être." Pour "le dépassement de soi et le défi sportif, traverser différentes cultures et l'enrichissement des personnes qu'on va pouvoir rencontrer", renchérit Hélène Baumont.

C'est la plus longue route du monde, quand on arrive à Ushuaia, c'est symbolique. On croit en nos rêves, il faut vivre les rêves à fond.

Alors la préparation s'impose. Course, natation, "On s'entraîne de manière régulière". Quelques doutes quand même? "Quand on va attaquer les Andes, je pense que ça va être très très compliqué, mais on aura déjà presque 10 000 km dans les pattes, projette Hélène Baumont. De toute façon on va prendre le temps qu'il faut. On s'est fixé un objectif de 40, 50 km par jour, et puis selon notre fatigue et les difficultés de dénivelé, peut-être qu'après on augmentera ou on diminuera."

Une cagnotte ouverte pour réunir 25 000 euros

Le choix du vélo était aussi celui d'un mode de transport écologique, et facilitant l'accès aux régions les plus isolées. Deux vélos sur-mesure ont donc été commandés, sans assistance électrique, bien évidemment. Un mode de transport économique qui a tout de même un coût, celui de la longévité : 4500 euros. 

Hélène et Manon ont aussi réfléchi aux nombreux écarts de température qui les attendent d'un bout à l'autre du continent : 2500 euros de vêtements, des doudounes aux lunettes de soleil. Comptez encore 2000 euros d'équipement électronique et de matériel de bivouac, des frais d'assurance et le billet d'avion : il a fallu rassembler près de 13 000 euros avant le départ. Sur place, elles ont estimé leurs dépenses à 12 000 euros, soit 15 euros par personne et par jour.

Une cagnotte en ligne a été créée pour soutenir le projet, elle compte à ce jour près de 16 000 euros. 

Le départ est prévu le 30 mai, d'ici-là les dons sont bienvenus, et dans tous les cas, avec une telle motivation, le sourire devrait être au rendez-vous.

Reportage à Lure d'Aude Sillans, Antoine Laroche et Arnaud Catherine avec Hélène Baumont et Manon Evrard.

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