Les revendications communes sont nombreuses, mais toujours aucun rapprochement à l'horizon. Entre défiance vis-à-vis des grandes corporations d'une part et peur des dérives de l'autre, le dialogue n'est pas aisé.
Hausse du SMIC, des pensions de retraite, baisse du chômage... "Gilets jaunes" et syndicats, est-ce vraiment le même combat ? A priori, tout les rapproche mais sur la forme, aucune discussion n'a été entamée.
"Nous avons beaucoup de revendications communes. D'ailleurs, il y a déjà de nombreux syndicalistes parmi les manifestants", assure Rachel Messousse du syndicat FO Doubs. La confédération soutient le mouvement et a déjà entamé des discussions avec quelques représentants mais affirme ne pas vouloir faire "récupération".
Et si les revendications des "gilets jaunes" peuvent paraître désorganisées, Force Ouvrière n'hésite pas à politiser le mouvement : "Emmanuel Macron veut supprimer les corps intermédiaires donc il fait face à la colère des citoyens. La défiance vis-à-vis du président est tout à fait légitime", reprend Rachel Messousse.
La CGT en première ligne
Du côté de la CGT, les représentants du syndicats semblent encore plus ouverts au débat et n'hésitent pas à parler d'une éventuelle "convergence des luttes". "Nous appelons tous les salariés à manifester le 14 décembre pour l'augmentation des salaires, des minimas sociaux et des pensions. Tout le monde sera la bienvenue", explique Cyril Keller de la CGT Doubs.
Le chef de file de la CGT, Laurent Berger, s'était proposé comme médiateur entre les gilets jaunes et l'Etat tandis que son homologue de la CGT, Philippe Martinez, se méfiait encore des dérives du mouvement.
Mais les manifestants en jaune, eux, restent défiants vis-à-vis des grandes corporations. Beaucoup ont rejoint le mouvement parce qu'il n'était porté par aucune organisation syndicale ni politique. "C'est une initiative qui vient du peuple", nous expliquait Didier, un retraité qui vit près de Vesoul. La désignation de porte-paroles du mouvement fait également débat dans les rangs des "gilets jaunes", alors un rapprochement avec les syndicats n'est (toujours) pas à l'ordre du jour.