Incendie chez OVH à Strasbourg : des dizaines de sites web toujours inaccessibles en Franche-Comté

Des dizaines de sites web d’entreprises, agences ou organismes de la région sont inaccessibles depuis mercredi 10 mars, conséquence de l’incendie qui a touché le centre de données OVH à Strasbourg. Une situation inédite qui révèle aussi une problématique de conservation des données.

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Des sites web inaccessibles depuis deux jours. Celui du réseau de transport Ginko à Besançon jusqu'à ce matin, de l’Office de tourisme du Jura, de la station des Rousses ou encore des villes d’Ornans, Champagnole ou Pontarlier, etc. Au total, plus d’une vingtaine d’entités de la région subissent directement les conséquences de l’incendie qui a frappé mercredi 10 mars le centre de traitement de données (data center) de l’entreprise OVH à Strasbourg.

L’incident est sans précédent pour l’entreprise qui héberge à elle seule près de deux tiers du web français. Deux des quatre bâtiments de Data Center - qui regroupent eux-mêmes des serveurs hébergeant les sites web de milliers d’entreprises et services en France - ont été touchés par les flammes.

Plusieurs domaines impactés

"C’est très embêtant. Notre site web est bloqué depuis deux jours et on ne sait pas quand on pourra récupérer nos données" s’alarme Claire Devillers, responsable des sites internet de la Station des Rousses dans le Jura, "On ne sait pas dans quel bâtiment notre serveur est hébergé donc c’est un peu l’inconnu. Est-ce que ce sera une question de jours, de semaines, de mois ? Difficile à dire. En attendant il va falloir communiquer essentiellement via les réseaux sociaux".

Heureusement pour la station jurassienne, le service de réservations en ligne n’a pas été impacté. Un moindre mal donc, mais tous les organismes touchés ne peuvent pas en dire autant. C’était le cas de l’entreprise de transport Ginko à Besançon, dont le site web et l’application, principaux moyens de consultation du trafic, réseau, et horaires sont restés totalement inacessibles jusqu'à ce jeudi matin. 

"En raison d’un incident technique, le site web et l’application Ginko Mobilités sont actuellement indisponibles" a écrit le réseau de transport sur sa page d’accueil. Un petit moteur de recherche et un point d’infos trafic y ont été ajoutés, avant que Ginko ne finisse par trouver une solution pour retrouver toutes ses fonctionnalités. Avance cela, les usagers étaient invités à consulter les réseaux sociaux ou à s’informer par téléphone. 

Quid des données sauvergardées ?

Mais en plus des conséquences directes pour tous ces sites web, se pose surtout la question de la conservation des données. Certaines auraient pu être endommagées ou même supprimées après l’incendie qui a touché l’hébergeur OVH. "Tous les clients d’OVH ne se sont pas forcément assurés d’avoir une solution de repli, c’est à dire un hébergeur secondaire capable de dupliquer ses données" explique Nicolas Guillaume, président de la société de solutions numériques Netalis.

"Aujourd’hui il est tout à fait possible de se prémunir des incidents en ayant un hébergeur secondaire, afin de pouvoir repartir rapidement sur un site de back-up en cas de problème grave. C’est ce qui s’est passé pour le site de data du gouvernement par exemple, qui a pu être relancé assez vite avec des données fraiches, bien sauvegardées. On passe d’un prestataire A à un prestataire B" poursuit Nicolas Guillaume.

En d’autres termes, les organismes moins bien informés, moins bien préparés, ceux qui ne se sont pas dotés d’hébergeur tierce capable de générer des sauvegardes sont les plus vulnérables après l’incident qui a ravagé le Data Center de Strasbourg. Les responsables du site Jura Tourisme, par exemple, ont fait le nécessaire pour être certains de pouvoir conserver leur données.

"On devrait pouvoir récupérer les données liées à des sauvegardes faites sur d’autres serveurs, à Paris et Besançon. Notre fournisseur externalise ses fonctions vers de gros opérateurs comme OVH mais il effectue aussi des sauvegardes régulières donc cela ne nous inquiète pas vraiment" explique le responsable web de Jura Tourisme.

Dans le contrat qui lie Jura Tourisme à son fournisseur, il est d’ailleurs bien stipulé qu’une double sauvegarde doit être effectuée sur d’autres serveurs : "On nous a assuré que les précautions avaient été prises. Le délai de mise en oeuvre pour récupérer les données pourrait être un peu long mais si ça n’excède pas dix jours, l’impact restera heureusement minime" se rassure Jean-Pascal Chopard, le directeur de l’agence.

Une impréparation dans la gestion des données ?

Pour s’éviter de mauvaises surprises et une possible perte totale des données, il vaut donc mieux être préparé à toutes les éventualités. Mais encore faut-il en avoir conscience, ce qui est moins évident. "L’hébergement est sous estimé par les entreprises. C’est comme pour la sécurité informatique dans les hôpitaux. Tout cela se prépare, et il existe des solutions. OVH a dans son catalogue a des conditions pour dupliquer les données sur différents serveurs dans plusieurs centres régionaux mais encore faut-il que les clients y adhèrent" explique Nicolas Guillaume.

Pour lui les conséquences nationales de l’incendie qui a frappé OVH mercredi témoignent surtout d’une impréparation des clients, parfois livrés à eux-mêmes dans la gestion de leurs données. "Si les clients ne sont pas préparés à une sauvegarde minimale de leurs données - ce qui ne coûte en général que quelques dizaines à quelques centaines d'euros par mois - ça ne peut forcément que mal se passer. L’incendie d’un data center est la pire catastrophe qui puisse arriver mais encore une fois, en y étant préparé, il n’y a aucune difficulté à s’en sortir".

Pour l’instant aucun élément ne permet de dire quand les sites web des différents organismes impactés dans la région pourront fonctionner à nouveau. OVH doit redémarrer l’un de ses Data Center ce lundi 15 mars, puis le second le vendredi suivant. Pour le reste, il faudra espérer que l'ensemble des données aient pu être sauvegardées ailleurs en amont. 

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