VIDEO. La maladie du "poumon de fermier", cette pathologie pulmonaire et respiratoire peu connue qui touche les agriculteurs

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La maladie du "poumon de fermier" est particulièrement présente en Franche-Comté. ©Emmanuel Deshayes / David Martin / Rémy Bolard / Emmanuel Dubuis

C'est une maladie peu visible mais qui touche particulièrement les agriculteurs : le "poumon de fermier". Poussières de paille et moisissures en sont à l'origine. La connaissance de la maladie progresse, tout comme la prévention.

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Anna Boucard est agricultrice, du moins elle l'était. Il y a deux ans, elle a dû arrêter son activité à cause d'une maladie : l'alvéolite allergique. Plus communément appelée "maladie du poumon de fermier", cette pathologie l'a touché en 2016. "En courant après une vache, je me suis aperçue que je n'avais plus de souffle. Médecins après médecins, on s'est aperçu que c'était le poumon de fermier. J'ai passé 15 jours aux soins intensifs sous oxygène", raconte l'agricultrice. Elle reprend le cours de sa vie mais en 2021, c'est le point de rupture : "Ça a récidivé, j'ai de nouveau fait une semaine de soins intensifs. J'ai eu très peur alors en rentrant, j'ai décidé de tout arrêter".

La maladie du poumon de fermier est une maladie respiratoire qui peut être causée par les poussières de paille et les moisissures qui peuvent s'y trouver. 

C'est désormais avec un masque et pour une courte durée qu'Anna Boucard se rend auprès de ses bovins. Une décision compliquée pour elle. "C'est très dur. Quand je vais voir les vaches maintenant, elles ne me reconnaissent plus. Je n'existe plus nulle part. Je suis invisible. Mais

À 54 ans, je ne peux pas me permettre de vivre avec une bouteille d'oxygène

Anna Boucard

Atteinte de la maladie du Poumon de fermier

Des actions pour sensibiliser les agriculteurs

On parle de la maladie du poumon de fermier depuis seulement une vingtaine d'années. Les agriculteurs concernés allaient auparavant moins souvent chez le médecin en cas de symptômes, ou attendaient le point de rupture pour consulter. La connaissance de l'alvéolite allergique a donc été tardive, autant que la prévention qui s'organise autour d'elle. Des journées de sensibilisation sont maintenant organisées pour informer les agriculteurs et leur transmettre les bons gestes. "Ces préconisations sont liées au séchage du foin, à la condition des récoltes et du stockage, toutes ces pratiques professionnelles. Notre métier est de les répéter pour que les agriculteurs les adoptent", explique Jean-Michel Lornet, médecin du travail du Réseau pathologies respiratoires agricoles national (REPRAN).

Il s'agit aussi de sensibiliser les agriculteurs à prendre soin de leur santé. "C'est une maladie sévère qui peut causer une insuffisance respiratoire si elle est mal prise en charge ou trop tardivement. On peut en guérir quand on arrête l'exposition aux poussières, ce qui n'est pas évident dans le milieu agricole", alerte Cindy Barnig, professeur de pneumologie au CHU de Besançon. 

La Franche-Comté, l'une des régions les plus touchées 

Environ 1 à 2% des agriculteurs en France seraient touchés par la maladie du poumon de fermier. "On en voit de moins en moins grâce aux exploitations agricoles plus modernes et aux actions de prévention. Mais elle reste une maladie présente et prise en charge trop tardivement", explique Cindy Barnig. La Franche-Comté est l'une des régions les plus touchées en France notamment à cause des conditions d'élevage et du climat. 

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