En 2018, France 3 Franche-Comté vous propose de faire la connaissance de Francs-Comtois d'ailleurs. lls ont décidé de s'éloigner de leur terre natale pour vivre des aventures hors du commun. On prend quelques jours d'avance pour vous faire découvrir Justine, notre Franc-Comtoise expatriée à Dubaï.
Enseignant, cuisinier ou encore entrepreneur... Ils n'ont pas hésité à tout quitter pour vivre leur rêve. C'est le cas de Justine, 27 ans. La jeune femme originaire d'Arbois, dans le Jura, a posé ses valises il y a 3 ans à Dubaï, entre l'Arabie Saoudie et l'Iran. Après des études en Lettres modernes à l'UFR de Besançon, elle obtient un Capes en 2013 et décide de partir faire de l'humanitaire en Afrique, et plus précisément au Togo. Comme beaucoup de voyageurs, cette première expérience hors hexagone s'avère ne pas être la dernière... Loin de là.
"J’ai postulé dans différents établissements français ou francophones du monde, et me voici à Dubaï. Le système éducatif français ne répondait pas à mes attentes, tout comme l’accueil des jeunes profs sur le terrain ; entre un collège dans le froid de Mouthe ou un lycée sous le soleil des émirats, j’ai vite tranché" nous a confié la jeune femme dynamique.
"Dubaï est un monde à part"
Dubaï est une destination qui peut fait peur au premier abord mais qui attire de nombreux expatriés. La population compte aujourd’hui 2,65 millions d’habitants dont 91 % d’étrangers. De nombreux superlatifs sont collés à cette ville. ll faut dire que l’émirat, qui fait partie des Émirats arabes unis, fait parler de lui depuis bien des années grâce notamment à des constructions pharaoniques, des îles artificielles, une piste de ski dans un centre commercial mais aussi la construction de la tour la plus haute du monde.
La Franc-Comtoise a eu aussi quelques appréhensions à son installation à Dubaï mais ces dernières se sont vite dissipées : "Comme tous, je suis arrivée ici avec de simples préjugés, les messages d’alerte et fausses images qu’on reçoit en Europe à propos du Moyen Orient. Heureusement, mes suspicions ont vite été dissipées. Dubaï est un monde à part, qui sait aussi s’adapter à ceux qui le rejoignent. Je peux donc librement me promener en jupe, conduire et boire un verre de vin dans les bars. Mais c’est sûr qu’être réveillée à 4h du matin par l’appel à la prière, il faut s’y faire au début."
En France, un climat de méfiance
Est-il facile de nouer des liens avec les émiriens ? Justine répond que cela n'est pas évident. En effet, selon elle, "il y a comme une pudeur, une timidité qui nous empêche de les aborder". La jeune femme a accès aux locaux grâce au sport. Cette dernière fait partie de l'équipe de handball de Dubaï et joue essentiellement avec des jeunes femmes originaires de Dubaï.
Sa vie française ne lui manque pas, et elle le dit clairement, elle ne pourrait plus vivre en France. Elle pointe du doigt un climat de méfiance et de division. "Quand je rentre à Besançon, que je prends le tram et que j’entends des hommes et des femmes s’insulter pour une place ou une musique trop forte, je ne me sens pas à l’aise et j’ai de plus en plus de mal à comprendre cette ambiance, j’ai l’impression que tout peut vriller en un instant, et ce n’est pas rassurant" nous explique-t-elle.
Pourtant, Justine a pleinement conscience, notamment depuis qu'elle voyage, des droits qui s'offrent à nous en France. "Je pense à la liberté d’expression : il suffit de comparer la presse française et la presse des émirats pour comprendre l’importance de ce droit. Il y a quelques mois, j’ai reçu un texto du gouvernement interdisant le moindre témoignage de sympathie envers un pays voisin ; c’est pour dire !"
Et côté nourriture ? Est-il vraiment nécessaire de vous rapporter ce qui manque le plus à l'Arboisienne depuis qu'elle vit à Dubaï...? Suspens. Le Fromage bien sûr ! "Et le saucisson. Et le bon vin. Bref, un vrai repas Mont d’or."
Les anecdotes dubaïotes de Justine :
► "J'adore la période du ramadan ici, rythmée par les repas d’iftar où on s’empifre de bons plats arabes."
► "Les associations du gouvernement qui distribuent sur les routes des happy meal special ramadan dans les embouteillages pendant la rupture du jeûne."
► "Je trouve génial de faire des soldes sur les contraventions du code de la route; en ce moment, pendant les fêtes des émirats, la police offre 50% de réducation sur les contraventions ! Pour le ramadan, même chose ; c’est dingue !"
► "J’aime encore être ébahie devant les valet parking gratuits et encadrer mes sorties nocturnes par la dernière prière de la journée, et la première du lendemain."
► "Pendant mes voyages dans la zone, il y a des anecdotes que je n’oublierai jamais ; je garde en souvenir cette famille iranienne qui nous a fait partager son thé sur la grande place d’Isphahan ; ces bedouins qui nous ont accueillies sous leur tente en plein désert de Jordanie ; l’hospitalité des habitants d’Oman... Je pourrais en citer tellement d’autres !"
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