Le millésime 2020 est d’une précocité exceptionnelle un peu partout en France. C’est le cas aussi en Côte-d’Or. A Gevrey-Chambertin, le domaine Drouhin-Laroze se réjouit de raisins parfaits sur le plan qualitatif. En revanche, le rendement ne sera pas au rendez-vous.
Tous les spécialistes de la vigne le disent, cette année 2020 est exceptionnelle.
La preuve, les vendanges des crémants ont débuté jeudi 13 août dans le sud de la Bourgogne. Les viticulteurs de Saône-et-Loire n’avaient jamais vu ça.
En Côte-d’Or aussi, on a sorti les sécateurs plus tôt que d’habitude.
"Cette précocité, c’est inouï", déclare Caroline Drouhin, gérante du domaine Drouhin-Laroze, à Gevrey-Chambertin, en Côte-d’Or. "En 2003, il y a eu des vendanges aux alentours du 29-30 août. Mais, cette année, on a commencé le 26 août. Des collègues ont même débuté la récolte avant. Cette année, est vraiment très atypique."
Cette précocité de la vigne s’explique par les conditions climatiques du printemps et de l'été.
"Cette année a été très sèche et très chaude avec une canicule. Cela donne une récolte précoce. On avait un peu d’appréhension sur le côté trop "confituré", trop "figué" des raisins. Mais, il y a eu une petite pluie salvatrice samedi dernier qui a aidé à regorger les raisins. Du coup, on récolte de très belles grappes qui sont dans un état sanitaire impeccable.
Il y a beaucoup de petits raisins. Pour nous, c’est parfait qualitativement, car c’est très sucré. En revanche, le rendement ne sera pas au rendez-vous", ajoute Caroline Drouhin.
Le domaine Drouhin-Laroze fait un peu plus de 11 hectares. Il produit environ 50 000 bouteilles par an en appellation Grand Cru, Premier Cru et Village.
Musigny, Chambertin Clos de Bèze, Clos de Vougeot, etc. Autant de noms qui font rêver les amateurs de vins.
"Cette année 2020 a été optimum grâce à la sécheresse. Il y a eu quelques gouttes d’eau au bon moment et on a une belle maturité au niveau des raffles, des pépins et de la pulpe. Cela donne de petites baies très concentrées, ce qui est positif", explique Nicolas Drouhin.
"Comme tous les ans, c’est une nouvelle page blanche. C’est toujours un défi de faire des vins avec des matières premières qui sont un peu différentes. On a hâte de commencer, car c’est passionnant", ajoute-t-il.
Le reportage de Maryline Barate et Christophe Gaillard avec :
- Andréa Cimarosti, étudiant et vendangeur
- Robert Fraize, retraité et vendangeur chez Drouhin-Laroze depuis 8 ans
- Caroline Drouhin, co-gérante du domaine Drouhin-Laroze
- Nicolas Drouhin, co-gérant du domaine Drouhin-Laroze