Pour faire face au changement climatique, "nous devons entendre les protestations d'alarme sociale", mais "sans renoncer à nos responsabilités" car "il y a aussi une alarme environnementale", a déclaré le président de la République, en réponse au mouvement des "gilets jaunes".
Fin du monde ou fin du mois ? Il faut traiter les deux
Il faut concilier les enjeux climatiques et les enjeux sociaux, c’est le message qu’a voulu faire passer Emmanuel Macron lors de la présentation de la programmation pluriannuelle de l'énergie qui a eu lieu mardi 27 novembre 2018. Pour lutter contre le réchauffement climatique, il faut notamment diminuer les émissions de gaz à effet de serre provenant de l'activité humaine.
Fin du monde ou fin du mois, "nous allons traiter les deux", a dit le président de la République. "Ce que je veux faire comprendre aux Français, notamment à tous ceux qui disent "on entend le président de la République, on entend le gouvernement, ils évoquent la fin du monde et nous on parle de la fin du mois", c'est que nous allons traiter les deux, et que nous devons traiter les deux".
Le président de la République a notamment annoncé que la fiscalité des carburants serait adaptée aux fluctuations des prix afin d'en limiter l'impact pour les Français qui utilisent beaucoup leur voiture.
"En cas de nouveau pic des prix, le gouvernement pourra décider de suspendre ou réduire la hausse de fiscalité intervenue en début d'année, pour ne pas aggraver inutilement la hausse déjà forte du prix à la pompe", indique Matignon.
Un dispositif permettant d’ajuster la fiscalité sur les carburants à l’évolution des prix sera examiné en décembre, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2019.
La déclaration de l'Elysée a été reçue fraîchement par les "gilets jaunes"
C’est le cas notamment à Besançon, sur la rocade, où les gilets jaunes ont écouté le discours du président Macron dans le froid et sur une tablette. "On n’a pas été entendus, il n’y a rien de concret", disent-ils.
Découvrez le reportage de France 3 Franche-Comté :
La tonalité est la même sur le barrage d’Ahuy, en Côte-d’Or, où des gilets jaunes campent depuis plusieurs jours.
"Je ne pense pas que les "gilets jaunes" aient été pris en considération", dit une manifestante. "Il reste très superficiel sur l’écologie, sur l’énergie fossile, sur les véhicules des gens qui sont dans les campagnes, dans les villes. C’est vrai qu’on est concerné, mais le mouvement des "gilets jaunes" c’est un abus de taxes générales. Et là, il n’y a rien de concret."
Ce matin, Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, et 11 autres présidents de régions ont demandé au président de la République de "changer de discours, de reconnaître la souffrance de nos compatriotes", de ne "pas la nier" et de "prendre des mesures d'urgence".
Les habitants sont "percutés de plein fouet par les variations des prix des carburants et stigmatisés en tant qu'automobilistes alors que le parc automobile ne représente pas plus de 15% des émissions de gaz à effet de serre", rappellent les présidents de région.
Le reportage de France 3 Bourgogne à Ahuy et Crimolois