Cela fait plusieurs mois que les personnels de nombreux hôpitaux publics sont en grève pour obtenir des moyens supplémentaires. Plusieurs chefs de service ont décidé de "démissionner", car la sécurité des patients n'est plus assurée, estiment-ils.
Pourquoi les soignants hospitaliers sont-ils en colère ?
Depuis le début de l'année 2019, la colère des personnels des hôpitaux publics ne passe pas.Tout a commencé le 18 mars à l'hôpital Saint-Antoine à Paris après "l'agression de trop" contre un soignant.
Cela fait des années que les maux sont connus : des patients de plus en plus nombreux qui attendent des heures dans les couloirs, une pénurie d’infirmiers et d’aides-soignants, des personnels au bord du burnout à la recherche de lits pour les malades… La fièvre touche de très nombreux hôpitaux de France.
C’est dans ce contexte que le Collectif Inter Hôpitaux (CIH) a vu le jour en septembre 2019 pour demander "un plan d'urgence pour sauver l’hôpital public".
Crise à l'hôpital public : cinq questions sur la menace de 1 200 médecins de démissionner de leurs fonctions administratives https://t.co/Rl0wgiUg0w
— COLLECTIF INTER-HOPITAUX (@CollectInterHop) January 14, 2020
C'est quoi une (dé)mission de sauvetage ?
Mais, l’annonce par le gouvernement d’une série de mesures en novembre dernier n’a pas suffi à calmer la colère des soignants, qui se disent profondément déçus face à un plan qu’ils jugent insuffisant.
"C’est trop peu, trop partiel, trop étalé dans le temps. Nous sommes conscients qu’on ne corrige pas les insuffisances ou les erreurs du passé en deux ans, mais il y a urgence. La dégradation des conditions de travail des professionnels est telle qu’elle remet en cause la qualité des soins et menace la sécurité des patients", disent-ils.
"C’est pour vous alerter solennellement que nous avons pris en toute responsabilité, la décision inédite et difficile de démissionner collectivement de nos fonctions ou mandats si des négociations ne sont pas engagées", expliquent plusieurs chefs de service, responsables d’unité fonctionnelle, présidents et élus de CME et de CMEl, responsables de pôles ou de départements médico-universitaires.
Un rassemblement pour soutenir les médecins "démissionnaires" a eu lieu mardi 14 janvier 2020 devant la faculté de médecine de la Pitié Salpêtrière à Paris. Environ 1 200 médecins, dont 600 chefs de service et d'unité, ont donné leur démission administrative collective. Autrement dit, ils n'assureront plus leurs tâches administratives.
Si vous voulez soutenir les médecins démissionnaires ➡️ pensez à signer la lettre au président ! Objectif 500000 signatures https://t.co/qxl6EWPpIu
— COLLECTIF INTER-HOPITAUX (@CollectInterHop) January 14, 2020
Qui sont les chefs de service qui ont décidé de démissionner en Bourgogne ?
Parmi les signataires, on trouve six praticiens de Bourgogne :
CHU de Dijon
-Sophie Bert, responsable UF pédiatrie de maternité, CHU Dijon
-Denis Semama, Chef de Service Pédiatrie Néonatale et Réanimations CHU Dijon
Centre Hospitalier de Semur-en- Auxois
-Sylvie Grosjean Rsmusson, ph chef de service - dim - CH Semur-en- Auxois
-Arnaud Patenotte, chef de service de médecine, chef de Pôle MCO
Centre Hospitalier de Sens
-Laure Chauvenet, chef de service oncologie Centre Hospitalier de Sens
-Aline Creuwels, responsable service de Médecine Polyvalente CH de Sens