Depuis fin juillet, à Saint-Loup-Sur-Semouse, une association haut-saônoise cherche des fonds pour donner une seconde jeunesse à l’une des plus grandes caravanes de France, la « Beaunoise », construite dans les années 1950.
Sur les portières de la caravane, le liseré rouge comporte encore quelques poussières. Peut-être des vestiges des routes parcourues dans toute la France, avec le cirque d’Alexis Grüss. Car l’imposante « Beaunoise » a été construite en 1952 à la demande du directeur de la troupe. D’abord, la carrosserie confectionnée par l’établissement Cordier à Beaune. Ensuite, l’intérieur du véhicule a été réalisé à Saint-Loup-Sur-Semouse, en Haute-Saône. Les « meubles et décorations Parisot » ont consacré trois mois à orner les pièces, à ajouter des boiseries, en s’inspirant de l’art déco. En bref, un véhicule 100% Bourgogne-Franche-Comté !
Aujourd’hui, la caravane comporte ici et là des traces de rouille, et la carrosserie laisse entrevoir des touches d’érosion. Le véhicule se situe au Conservatoire de la Cité du meuble, à Saint-Loup-Sur-Semouse … comme un retour à la maison. Pour que la roulotte retrouve son charme d’antan, une campagne de crowdfunding a été lancée il y a un mois par « Les allées du conservatoire ».
« Le grand luxe »
Hervé Leroy, le président de l'association, recontextualise : « Il y avait même une salle de bain et une baignoire. En 1952, alors que certains Français n’avaient pas encore l’eau courante sous l’évier, c’était le grand luxe de l’avoir dans une caravane. » Pour le président de l’association, la « Beaunoise » était un moyen de « démontrer la grandeur de la France ».
Avec ses 19 mètres de long, difficile pour l’habitation roulante de passer inaperçue … C’était un joli coup de publicité pour Alexis Grüss, et sa troupe. Car la carrosserie blanche, coupée par un trait rouge vif, sillonnait la France, mais aussi la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg, jusqu’au début des années 1980.
Trouver des fonds
Après la mort d’Alexis Grüss en 1985, la caravane a été mise de côté. Michel Parisot, le fils de Jacques, a racheté le véhicule pour pouvoir montrer le savoir-faire de la maison, au sein d’un musée « Parisot ». « Malheureusement Michel est décédé d’une crise cardiaque, et le projet d’un établissement Parisot a été mis à l’arrêt », reprend Hervé Leroy. Alors, le véhicule a été écarté dehors, sous une bâche, puis quelque peu dégradé et vandalisé.
Alors, quand la maison Parisot a fait don de la caravane à la ville, Hervé Leroy répond : « c’était presque un cadeau empoisonné ». Car la rénovation peut coûter très cher. « D’abord, l’argent servira à faire une étude pour estimer le coût des travaux … Pour limiter les frais, on a aussi un contact dans une association de rénovation de cars », détaille le président des Allées du conservatoire. Pour l’instant, sur les 8000 euros espérés, seuls quelques dizaines ont été récoltés.