Deux familles ont déposé plainte à son encontre, pour des faits de discrimination et de harcèlement. Un enseignant en maternelle, en Haute-Saône, a été suspendu, à titre conservatoire, le temps que l'académie de Besançon mène une enquête.
Les cours avaient d'abord repris comme à leur ordinaire. Mais quelques jours après la médiatisation des accusations de harcèlement et de discriminations, portées par le père d'un jeune enfant handicapé, puis d'une mère de famille, un enseignant de maternelle en Haute-Saône visé par deux plaintes a été mis à pied à titre conservatoire.
Des accusations portées par deux familles
L'affaire a débuté à la rentrée 2022-2023, lorsqu'un jeune enfant de cinq ans, atteint d'une maladie génétique qui a pour conséquence des troubles autistiques et des troubles du comportement, entre en maternelle, épaulé par une AESH. Son père, Nicolas, explique qu'il aurait été rapidement pris en grippe par son enseignant. Ce dernier aurait régulièrement proféré des propos dégradants à l'encontre du petit garçon, et ce devant les autres élèves de la classe et parfois ses parents. Selon Nicolas, l'état de santé mentale de son fils, mis à l'écart dans sa classe, se serait rapidement dégradé.
Après avoir tenté d'alerter au sein de l'école, la famille s'est tournée vers le député de sa circonscription, puis a décidé de porter plainte. Décision est prise par l'inspection d'académie de proposer à la famille de scolariser leurs deux enfants dans une autre école. "On justifie que c'est pour le bien-être de l'enfant, mais mon fils perdra ses camarades d'école, ses amis. Il n'aura plus de repère" avait réagit Nicolas. Le père de famille avait donc choisi de médiatiser l'affaire et de porter plainte.
C'est cette médiatisation, qui aurait conduit une mère de famille, dont les deux premiers enfants auraient été victimes de faits de harcèlement de la part de l'enseignant, à contacter les médias et à porter plainte elle aussi. Des faits qu'elle a raconté à nos confrères de France Bleu. "Il avait jeté [mon fils] volontairement dans le grand bain de la piscine" a-t-elle notamment relaté.
Une mesure conservatoire le temps de l'enquête
La suspension de l'enseignant à titre conservatoire, une semaine après la rentrée de janvier, a été confirmée par l'Académie de Besançon. Ses représentants précisent bien qu'il s'agit d'une mesure de protection pour permettre à ses services de mener une enquête administrative dans des conditions plus sereines. Il ne s'agit pas d'une mise à pied ou d'une sanction, le salaire de l'enseignant est donc maintenu. L'inspecteur d'académie de Haute-Saône a par ailleurs précisé que cette décision n'avait été prise qu'une semaine après la rentrée, car de nouveaux éléments, qui ne concerneraient pas des élèves, avaient été portés à sa connaissance entre-temps. Cette enquête devrait durer plusieurs mois.