C’est le département le plus touché de Franche-Comté par la pénurie de carburants qui touche l’ensemble de la France suite aux mouvements de grève chez les pétroliers Total Energie et Esso-ExxonMobil. La préfecture de Haute-Saône met en place des pompes pour les professionnels prioritaires, ceux de la santé.
A sec. Ou en rupture de gasoil ou essence ici et là. Être automobiliste en Haute-Saône, c’est potentiellement être amené à chercher du carburant là où il y en reste.
Selon la préfecture, lundi 10 octobre en fin de journée, on comptait en Haute-Saône, 35 stations services sur 62 sont actuellement en rupture totale d’approvisionnement en carburant, et 11 autres en rupture partielle sur au moins un carburant.
Dans ce contexte, Michel Vilbois, préfet de la Haute-Saône, a pris, comme de nombreux préfets de France par arrêté préfectoral, un arrêté qui interdit, la vente et l’achat de carburants (essence, éthanol, gazole, GPL) dans des récipients transportables manuellement, type jerrican.
Des stations essence réservées aux personnels de santé et véhicules d'urgence
Par ailleurs, en accord avec les stations-services, un dispositif d’accès prioritaire dédié aux
véhicules des services d’urgence, de transports sanitaires, des personnels soignants et
d’aide à domicile, est mis en oeuvre dans 12 stations-services.
- Casino / ARC-LES-GRAY - Intermarché / LURE
- Garage Grappotte / CHAMPLITTE - Casino / LUXEUIL
- Carrefour express / CONFLANS-SUR-LANTERNE - Intermarché / MARNAY
- Intermarché / DAMPIERRE-SUR-SALON - Intermarché / NAVENNE
- Intermarché / GY - Station U / VESOUL
- Intermarché / JUSSEY - Intermarché la Vaugine / VESOUL
Michel Vilbois, préfet de la Haute-Saône, appelle au civisme et à la responsabilité collective, pour assurer la satisfaction des besoins de tous.
Ailleurs en Franche-Comté, la situation est moins tendue. Le préfet du Doubs précise que s’il y a des tensions, le département ne connaît pas de difficultés d'approvisionnement
majeurs. Jean-François COLOMBET, invite à ne pas surstocker le carburant et en appelle ainsi au civisme et à la responsabilité de chacun.
Dans le Jura, sur les 87 stations-services du département, 36 stations étaient en rupture et 17 stations en rupture partielle en date de lundi 10 octobre. Néanmoins, “les approvisionnements sont réguliers et le Jura n’est pas dans une situation de pénurie”, estime la Préfecture. Elle précise que la France dispose de trois mois de stocks stratégiques, dont le Gouvernement a annoncé le déblocage.
Où trouver du carburant ? Quelles sont les stations-service à sec, les stations-service approvisionnées
Sur cette carte, retrouvez gasoil, essence...les carburants disponibles dans votre secteur et sur l'ensemble de la France, malgré la pénurie en cours.
La grève reconduite à Total Energies et Exxon
Mardi 11 octobre, le mouvement social était toujours en cours dans les dépôts pétroliers. La CGT a annoncé la reconduction du mouvement chez TotalEnergies. C’est également le cas chez Esso-ExxonMobil. La CGT et FO ont reconduit le mouvement malgré un accord sur les salaires signé par d’autres syndicats majoritaires.
Vers une réquisition des salariés dans les dépôts de carburants ?
Le gouvernement avait appelé mardi 11 octobre en début de matinée à la levée "sans délai" des blocages des dépôts de carburants, en menaçant d'"intervenir" pour les débloquer, selon un déclaration du porte-parole Olivier Véran sur RTL.
"Nous mettons tout en oeuvre pour que cette situation s'arrête", a-t-il ajouté au lendemain d'une réunion d'urgence à Matignon, en évoquant la possibilité de procéder à des réquisitions ou de rouvrir les accès aux dépôts.
"Le gouvernement appelle à ce que la totalité des blocages soient levés sans délai. Sans quoi, nous prendrons nos responsabilités, c'est-à-dire que nous pourrions être amenés à les lever", a-t-il dit.
Olivier Véran a fait la différence entre la situation à Exxon, où "il n'y a plus aucune raison qu'il y ait le moindre blocage" après l'accord entre la direction et les syndicats lundi, et à TotalEnergies, où "la CGT continue à appeler à bloquer", ce que "nous considérons excessif et anormal". "La direction de Total a raison de demander la levée des blocages avant de discuter", selon lui.
Si la situation ne s'améliorait pas "très vite", le gouvernement pourrait "débloquer, rouvrir l'accès aux centres de dépôt et aux raffineries, et ensuite réquisitionner le personnel adéquat pour pouvoir permettre à la situation de se normaliser", a expliqué Olivier Véran.
Avec AFP et Matti Faye, cartographie.