La CGT a dénoncé mardi un projet d'"accord local" du groupe PSA à Vesoul, visant une réduction des effectifs parallèlement à une augmentation du temps de travail et, dans une moindre mesure, des salaires. Les salariés se mobilisent contre cet accord ce jeudi 17 mai 2018.
Un premier débrayage s'est déroulé ce jeudi à Vesoul, suite à l’initiative de la direction de PSA qui veut augmenter le temps de travail des salariés du centre mondial des pièces détachées du groupe.
Une centaine de personnes a cessé le travail pour dénoncer ce projet d’accord local d’établissement.
Le constructeur automobile français PSA a proposé mardi 15 mai aux quelques 3.000 salariés de son usine de Vesoul d'augmenter leur temps de travail de 35 à 37h45 par semaine, en contrepartie d'une hausse salariale de 2,8%. La CGT dénonce une baisse d'effectifs accompagnant ce plan et avertit qu'une "série d'attaques sur l'ensemble des usines du groupe" se profile.
Le groupe a annoncé dans le même temps une réduction automatique des effectifs avec un objectif de 150 emplois en CDI à supprimer par an jusqu'en 2020.
La crainte d'une généralisation sur l'ensemble des usines du groupe
Ce projet, encore en négociation, ne concernerait que le site de Vesoul. Mais la CGT craint que les mesures ne soient généralisées à l'ensemble des usines du groupe.
"Fidèle à sa politique, PSA ne perd pas de temps pour appliquer les récentes nouvelles lois qui remettent en cause les droits collectifs des salariés comme la loi travail (loi Macron), qui permet à travers un accord local d'établissement de remettre en cause le temps de travail."
En effet, l'ordonnance Macron réformant le Code du travail avait pour objectif de donner plus de poids à la négociation à l'échelle de l'entreprise, mais aussi plus de souplesse. Par principe, il existe une primauté de l'accord de branche sur l'accord d'entreprise, mais Emmanuel Macron souhaitait modifier cette logique en permettant aux accords d'entreprise de prévoir des règles contraires, notamment sur les conditions de travail.