Réforme des collèges : au collège Albert Jacquard de Lure, les personnels protestent contre cette réforme qui pénaliserait élèves et enseignants

La réforme des collèges avec des moyens à la baisse qui entraînent davantage d’élèves par classe et des conditions de travail dégradées : voici ce qui inquiète les enseignants et personnels du collège Albert Jacquard de Lure en Haute-Saône. Ils sont en grève ce jeudi 7 mars.

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Le collège Albert Jacquard est le collège qui accueille le plus d'élèves dans le département de Haute-Saône : 790 jeunes y sont scolarisés. Et côté enseignants, ils sont 70 professeurs à exercer leur métier dans cet établissement. Le mouvement de colère est venu de la base : c'est un collectif qui a appelé à faire grève.

Au centre de leurs revendications : le rejet de la réforme du collège avec la création de groupes de niveau dans deux matières, le français et les maths pour les élèves de 6ᵉ et de 5ᵉ. Conséquence directe pour le collège Albert Jacquard : la suppression de deux postes d'enseignants.

Déjà, ces groupes de niveau ne parviennent pas à convaincre les premiers intéressés, comme cette professeure de français. Marie Oudot émet de sérieux doutes : « Mettre tous les élèves en difficulté ensemble, ça ne fonctionne pas. C’est cibler les élèves en difficulté sans leur donner les moyens de progresser» explique-t-elle au micro de notre journaliste Emmanuel Deshayes. Pour Clément Schnée, professeur d’histoire-géographie, et syndiqué Sud Éducation, cette réforme est contre-productive, car elle supprime les dédoublements qui existent déjà : « On a des dédoublements, par exemple en langues, sciences physiques ou en SVT pour faire des expériences. C’est bien pour faire progresser les élèves. Les groupes de niveau ne sont pas forcément efficaces, mais, selon des études, avec des élèves si jeunes, ils renforcent même les inégalités sociales. »

Pierre Faure, professeur d’histoire-géographie, lui non plus, ne veut pas de cette réforme à la prochaine rentrée : « On aura une augmentation du nombre d’élèves par classe : on va passer de 24 élèves par classe à une trentaine. On sent l’impact des économies faites sur l’Éducation Nationale au détriment des profs et des élèves. »

Le statut de REP menacé de disparition ?

Autre inquiétude, plus spécifique à ce collège de Haute-Saône : la possible sortie du système REP, comprenez Réseau d’Éducation Prioritaire, dont l’établissement bénéficie jusqu’à maintenant et qui pourrait lui être retiré à la rentrée prochaine. Ce statut permet davantage de moyens, financiers et humains. Pour Laure Bencetti, documentaliste au CDI, Centre de Documentation et d’Information, ce REP est indispensable pour les personnels et les élèves : « Cela nous donne une bouffée d’oxygène, de gérer les tensions. C’est une reconnaissance des difficultés qu’on peut avoir. On a des élèves qui viennent de milieux défavorisés. Par exemple, à la bibliothèque du CDI, on a déjà réduit notre budget, une réduction drastique. On a moins de livres à proposer à nos élèves. »

Après cette journée de mobilisation, les cours reprendront normalement le vendredi 8 mars.

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