Thérèse, 88 ans, ne se déplace jamais sans son scooter : “Je me sens libre, sinon je serais chez moi dans un fauteuil”

Elle parcourt les routes de Haute-Saône avec son scooter. Thérèse vit dans le petit village de Chargey-lès-Port et met en avant l’autonomie des personnes âgées grâce à son deux roues.

Pouvoir faire ses courses, rendre visite à ses enfants, ou tout simplement aller se balader, autant d’actions que Thérèse est capable faire toute seule, et cela, grâce à son magnifique scooter rouge. Un moyen de garder une certaine autonomie à l’age de 88 ans. “Depuis 1960, j’ai toujours eu des mobylettes, à cette époque-là, elle me servait à aller chercher les vaches dans les pâturages” raconte Thérèse au micro de nos journalistes Frédéric Buridant et Antoine Laroche. Une passion pour les deux roues qui ne l’a pas quittée depuis. 

Un gain d’indépendance 

Un passe-temps qui n’est pas toujours du goût de ses enfants, qui ont tendance à s’inquiéter pour elle “des fois, j'arrive chez elle, et elle est déjà partie quelque part, alors je lui demande pourquoi elle ne nous a pas demandé de l’aide” témoigne son fils Xavier. Avant d’ajouter : “Nous, on n'est pas trop tranquille, au village ça va encore, mais plus loin ça nous fait un peu peur”. 

Mais, la grand-mère ne s’est pas laissé faire. Il y a deux ans, elle a failli vendre son scooter, mais est revenue sur sa décision “le vendeur m’a dit “vous avez l’air encore en forme, pourquoi vous ne le gardez pas, c’est votre décision ou celle de vos enfants ? J’ai répondu : un peu les deux. Alors, il m’a laissé trois jours pour réfléchir, et finalement, je l’ai repris” témoigne-t-elle. Une décision qu’elle ne regrette pas aujourd’hui : “Je sors, je reviens, il me semble que je suis libre, autrement, je serai chez moi, dans un fauteuil” signale Thérèse. 

L’octogénaire est consciente du danger et de la prudence nécessaire, elle a d’ailleurs déjà eu quelques rencontres avec les forces de l’ordre. “J'ai déjà été arrêté trois fois, parce que avant, je mettais le casque, mais je ne l’attachais pas, une fois aussi, j'ai eu un défaut d’obtempérer, mais c’est parce que je ne les avais pas vus, je regardais ma route, si je les avais vus, je me serais arrêté” rapporte-t-elle. 

Finalement tout s’est bien terminé, mais Thérèse essaye tout de même de faire plus attention. Pour le moment, vous pourrez toujours la voir, dévaler les rues de Chargey-lès-Port au guidon de son scooter, mais elle l’assure, avant de signer sa prochaine assurance, elle refera un point avec elle-même pour s’assurer de ses capacités.