Les faits, survenus avant le 15 juillet, ne sont pas que stupides et inconséquents. Ils sont aussi intolérables, certains tags véhiculant une idéologie nazie. Des individus ont réussi, en prenant des risques, à s'introduire plusieurs heures dans l'enceinte du fort pour le vandaliser.
"Je pense qu'il s'agit d'une bande. Un individu seul n'aurait pas causé autant de dégâts!" Alain Roëss, le président de l'association du Mont-Vaudois qui entretient depuis des années l'ancien bâtiment militaire se veut formel. Selon lui, un premier individu a pris des risques pour escalader l'enceinte, pénétrer à l'intérieur pour déverouiller l'entrée principale et permettre à ses complices d'accéder au site."Ils ont uriné de partout, l'odeur est épouvantable. Ils ont dessiné trois croix gammées, écrit des insultes et tagué à la bombe fluo sur les murs. J'irai porter plainte ce lundi au commissariat de Montbéliard."
Alors que le fort avait été préservé toutes ces années d'intrusions vandales, c'est la deuxième fois en deux semaines qu'un groupe réussit à pénétrer l'enceinte interdite au public. C'est le gardien du fort qui a constaté les dégâts, le 15 juillet. Difficile de savoir précisément à quel moment les individus ont commis leurs méfaits les jours précédents.
Le Procureur de la République de Vesoul a également réagit. "Nous sommes sur des gestes extrêmement symboliques. Ces tags portent une idéologie nazie, dans une région qui s’est fait remarquer par de grands actes de Résistance", a confié Emmanuel Dupic à nos collègues de l'Est Républicain. « Les faits se sont passés en journée, avant le 15 juillet, sur un vaste domaine de cinq hectares très difficile d’accès, protégés par des barbelés, ce qui montre la détermination des individus à vouloir s’introduire sur le site. »
Un appel à témoins vient d'être lancé par le parquet de Haute-Saône, l'enquête ouverte pour dégradation de biens publics a été confiée au commissariat de Montbéliard.