Un accord local entre la direction du site PSA de Vesoul et les syndicats a remis en cause les 35h l'an passé. Désormais, les salariés travaillent 33 minutes de plus chaque jour, 11 seulement sont payées.
Après plusieurs semaines de négociations, la direction du site PSA de Vesoul et les syndicats ont signé à la mi-juin 2018 un accord local d'établissement, dont la principale mesure est de faire passer le temps de travail hebdomadaire de 35h à 37h45. Moins de 40% de ce surplus d'activité est rémunéré.
Les salariés font un effort important donc. En contrepartie, la direction du site s'est engagée à procéder en trois ans à 80 embauches et à 20 millions d'euros d'investissements de modernisation. Elle a aussi promis de ne plus recourir à la sous-traitance pendant cinq ans, la durée de l'accord."Pour l'instant, les promesses sont tenues"
"Pour l'instant, les promesses sont tenues", se réjouit Jean-Yves Poulet, secrétaire Force ouvrière, première organisation syndicale locale, signataire de l'accord avec la CFTC et la CFE-CGC.
Si 30 embauches en CDI ont bien été effectuées, la CGT, non signataire, dénonce de son côté "221 suppressions de postes en un an", notamment dans le cadre du plan seniors de PSA, via le non-remplacement de départs volontaires de salariés âgés avant l'échéance normale de leur retraite.
Grâce à la baisse du coût horaire du travail, le site de Vesoul est plus compétitif et va récupérer l'activité pièces détachées de l'usine d'Hérimoncourt (Doubs), en cours de fermeture. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit-on..."L'accord chez nous a préparé la fermeture d'Hérimoncourt"
"Ce genre de projet pouvait partir à l'étranger dans un pays low cost, son maintien en France est quelque chose de positif. Sans notre accord qui diminue notre coût horaire, nous ne l'aurions certainement pas obtenu", assure Jean-Paul Guy, responsable CFTC de PSA Vesoul. Mais Cédric Fischer (CGT) en est pour sa part persuadé: "L'accord chez nous a préparé la fermeture d'Hérimoncourt".
La direction du site, centre mondial logistique du groupe automobile qui emploie 2600 salariés, n'a pas souhaité répondre à nos questions.