Maïwène Barthelemy, 22 ans, étudiante en BTS production animale, découvre le cinéma en décrochant, un peu par hasard, un rôle dans Vingt Dieux, primé à Cannes. Entre études et tapis rouge, elle raconte cette aventure inattendue qui pourrait bien être le début d'une carrière.
Maïwène Barthelemy a 22 ans et est étudiante en BTS production animale à Vesoul Agro-campus. En quelques mois, elle est passée d’apprentie sur une exploitation de vaches laitières, au grand écran, tapis rouge et festival de Cannes. Pour cause, elle joue le rôle de Marie-Lise dans le long-métrage de la Jurassienne Louise Courvoisier, Vingt Dieux, un portrait drôle de la jeunesse rurale. Le film qui concourait dans la catégorie Un certain regard a remporté le prix de la jeunesse. Ce film, c'est l'histoire de Totone, un jeune de 18 ans Totone, dont ses journées sont rythmées par la bière, les copains et les bals du Jura. Mais la réalité finit par le rattraper et il doit s'occuper de sa petite sœur de sept ans et trouver un moyen de subvenir à leurs besoins. Il se lance alors un défi ambitieux : produire le meilleur comté de la région pour décrocher la médaille d’or au concours agricole et remporter les 30 000 euros en jeu.
Devenir actrice sur un coup de tête
Mais on ne peut pas dire qu’être actrice faisait partie de ses objectifs de vie. Alors que sa formatrice propose à Maïwène et ses camarades de classe de participer au casting, la jeune femme le prend sur le ton de la rigolade et se lance sur un coup de tête. “C'est parti d'un délire avec une copine, je me suis retournée en cours, je lui ai dit ‘oh viens, on va faire le casting pour rigoler’. Et en fait, c'est devenu de plus en plus sérieux”, se souvient-elle en riant.
Vingt Dieu, un titre très Franc-Comtois et un film où l’accent est très appuyé. “C’est ce que voulait la réalisatrice”, soulève Maïwène. Une réalisatrice Franc-Comtoise, qui voulait montrer, à travers ce film, les traces d’un patrimoine agricole. “Elle voulait mettre en avant la production du comté, la race Montbéliarde et le Jura. Et elle l’a très bien fait”, poursuit la jeune actrice. Elle souligne d’ailleurs l’humanisme qui se dégage de Louise Courvoisier. “Elle nous a vraiment mis en confiance et ça nous a permis de se sentir à l’aise durant le tournage. On a été très bien entourés et accompagnés”, ajoute celle qui n’a jamais fait de théâtre et se retrouve, d’un coup, sous le feu des projecteurs.
Le début d'une carrière dans le cinéma ?
Et pour une première expérience dans le cinéma, on peut dire que c’est réussi. Le film a été primé au Festival de Cannes. Comment on vit la montée des marches au milieu des plus grands acteurs du monde quand on est originaire de Raincourt (Haute-Saône) et pas destinée à l’acting ? “C'était très impressionnant, très stressant. Mais on a bien profité, on en a pris plein les yeux. On a profité du moment à fond même si on se demandait un peu ce qu'on faisait là. On était un peu les petits au milieu des grands”, détaille l’actrice. C’est d’ailleurs à Cannes qu’elle a vu le film pour la première fois. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Maïwène a trouvé ça “impressionnant”. “Au début, limite on n’ose pas trop se regarder. Mais après, on s’habitue et on est fiers de nous”.
Si depuis elle a retrouvé les bancs de l’école, la Raincourtoise ne ferme pas les portes au cinéma. “Je reste ouverte si on me rappelle ou on me fait des propositions. Quand je vois comment Vingt Dieux est arrivé dans ma vie, je laisse faire”.
Le film sort au cinéma le 11 décembre prochain.