C’est l’histoire d’Aboubakar Bah, Vésulien depuis un an. Venu de Guinée-Conakry, le jeune couturier a transporté avec lui son savoir-faire.
C’est en novembre 2018 qu’Aboubakar Bah a foulé le sol français. A l’époque, il n’a que 26 ans lorsqu’il quitte la Guinée-Conakry.
A 9 ans, Aboubakar Bah apprend à coudre auprès de son père, tailleur de profession. C’est dans un petit atelier, que le garçon réalise ses premiers costumes et robes de mariée, des pièces compliquées à confectionner qui affûtent l’aiguille du jeune couturier.
Des années plus tard, l’élection présidentielle de 2015 prend place dans le pays. Des heurts opposent les camps d’Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo, les deux principaux rivaux. Le père d’Aboubakar Bah est alors assassiné pendant ces mobilisations. Le fils tente de poursuivre l’activité paternelle, aussi bien sur le plan politique que sur l’établi avec sa machine à coudre. Mais les persécutions à répétition le mènent jusqu’en France.
Vésulien d’adoption
Quelques mois après un passage à Paris, Aboubakar Bah se rend à Vesoul. Une entreprise qui fabrique des combinaisons pour pilote de chasse le prend en période d’essai. Une chance que saisit le tailleur – il brille alors par ses connaissances, et peut alors décrocher un CDI. D’ici-là, l’entreprise l’aide à obtenir ses papiers pour pouvoir l’embaucher.Le vésulien d’adoption parle alors d’« un honneur » de pouvoir continuer sa profession et sa passion en France. Aboubakar Bah aime ainsi le répéter : « La couture, c’est la vie. »