La manifestation de l’intersyndicale de Haute-Saône du 6 avril ne pourra pas passer dans le centre-ville de Vesoul en raison d’une interdiction préfectorale. Le défilé partira de la gare pour se rendre dans la zone industrielle autour de l’usine de Stellantis.
Pour la seconde fois, le préfet de Vesoul a pris un arrêté interdisant le passage des manifestants ce jeudi 6 avril dans les rues du centre-ville de Vesoul considérant que "lors des manifestations des 23 et 28 mars 2023, plusieurs dégradations ont été commises par les manifestants" et que "les risques d’atteinte à l’ordre public et à la tranquillité publique sont élevés."
Dans un communiqué, le préfet Michel Vilbois précise que "plusieurs dégradations sur les bâtiments et le mobilier urbain et plusieurs incendies dans et aux abords de la cour de la mairie ainsi que des feux de poubelles dans diverses rues ont ainsi été déplorés". Le préfet a demandé aux organisateurs de la manifestation du 6 avril de revoir l'itinéraire de leur défilé.
Joint par téléphone ce mercredi matin, Thierry Pagot, un des membres de l’intersyndicale de Haute-Saône, confirme ce changement de parcours pour le 6 avril. "Les mouvements se durcissent, déclare Thierry Pageot. Nous avons conscience des risques de débordements. En revanche, cette interdiction de défiler en centre-ville va attiser la colère."
"Des bâtons dans les roues des manifestants"
Les manifestants ont rendez-vous ce jeudi à 10 heures devant la gare de Vesoul. Le cortège se dirigera ensuite vers la zone industrielle autour de l’usine Stellantis. "C’est une manifestation en mouvement, précise le membre de l’intersyndicale. Mais rien n’empêchera certains manifestants de bloquer la circulation ou de rester sur un rond-point." Et de rappeler que plusieurs centaines de camions vont et viennent chaque jour pour l’usine Stellantis.
Pour Thierry Pagot, le maire de Vesoul Alain Chrétien (Horizons) en étant "Macron-compatible" met "des bâtons dans les roues" des manifestants. "Ses déclarations attisent le feu". "Nous lui reprochons de favoriser les commerces du centre-ville au détriment de l’économie régionale" en faisant référence à la circulation des poids lourds dans la zone industrielle.
"Liberté de circuler et de travailler"
À propos des feux de poubelles devant la mairie et de la coupure d’électricité au centre-ville lors de la manifestation du 28 mars, le maire de Vesoul avait déclaré le soir même "ces comportements portent atteinte au mouvement syndical. Plus grave, ils portent atteinte aux libertés fondamentales de circuler et de travailler". Tout comme pour les dégradations du 23 mars, la ville avait décidé de porter plainte à la suite des dégâts du 28 mars. Le 28 mars, la manifestation ne devait pas passer au centre-ville, mais une partie des manifestations s'est tout de même rendue devant l'hôtel de ville.
Pour cette manifestation du 6 avril, le maire de Vesoul précise qu'il "respecte le droit de manifester". Alain Chrétien espère qu'elle "se passera comme les précédentes" jusqu'à celle du 23 mars. Dans son communiqué du 28 mars, l'élu précisait : "Je refuse que le centre-ville de Vesoul soit livré à des individus dont le seul but est de détruire et de saccager, bien loin des revendications et du droit de manifester".
C’est la seconde fois que la préfecture de Vesoul prend ce type d’interdiction. Le 30 mars dernier, les préfectures du Doubs et de Haute-Saône avaient interdit des manifestations non déclarées dans le cadre de la mobilisation contre les méga-bassines à Sainte-Soline.