Selon la CGT, la direction de PSA a proposé aux salariés de son usine de Vesoul de travailler non plus 35 heures mais 2 heures et 45 minutes, soit presque 8 % de hausse du temps de travail supplémentaire contre 3% d'augmentation de salaire.
La CGT a dénoncé mardi un projet d'"accord local" du groupe PSA à Vesoul, visant une réduction des effectifs parallèlement à une augmentation du
temps de travail et, dans une moindre mesure, des salaires.
"La direction vient de proposer aux organisations syndicales, à travers un accord local, de remettre en cause les 35 heures en augmentant le temps de travail effectif de 7,8%, le passant de 7 heures à 7 heures 33 par jour, soit de 35 heures à 37 heures 45 par semaine" avec "une augmentation de 2,8% des salaires", indique le syndicat dans un communiqué.
Le groupe a annoncé "dans le même temps une réduction automatique des effectifs avec un objectif de 150 emplois en CDI à supprimer par an jusqu'en 2020", ajoute la CGT dans son communiqué.
L'objectif de PSA est d'"assurer l'avenir du site" de fabrication et stockage de pièces détachées de Vesoul, qui "doit continuer à se transformer
pour poursuivre le développement de son activité" dans un "environnement particulièrement concurrentiel", a indiqué un porte-parole du groupe.
Ce projet a été présenté lundi au comité social et économique (CSE, instauré par les ordonnances travail pour succéder au comité d'entreprise) de ce site "stratégique pour la logistique des pièces de rechange de PSA", a souligné le porte-parole. "Les négociations vont débuter. On espère conclure un accord dans les semaines qui viennent", a-t-il ajouté en précisant qu'"au total 3.000 personnes" travaillent sur ce site en tant que "CDI, CDD, intérimaires, y compris la sous-traitance".
La CGT a relevé que "fidèle à sa politique, PSA ne perd pas de temps pour appliquer les récentes nouvelles lois qui remettent en cause les droits collectifs des salariés comme la loi travail (loi Macron)", qui "permet à travers un accord local d'établissement de remettre en cause le temps de travail".
Le syndicat estime que "cette première attaque sur le site de Vesoul annonce une série d'attaques sur l'ensemble des usines du groupe". Et "cette remise en cause des 35 heures par un des plus grands groupes industriels est un message donné à l'ensemble des salariés de toutes les entreprises du pays", juge-t-il.
Sollicitée, la direction de PSA Vesoul n'a pas souhaité répondre à nos questions.
AFP