VIDÉO. "La fin d'une époque" : cette usine historique ferme ses portes après 111 ans d'existence, 49 personnes au chômage

Vendredi 5 juillet 2024, l'usine Mischler de Fretigney-et-Velloreille (Haute-Saône), spécialisée dans la fabrication de fermetures extérieures, a fermé ses portes après 111 ans d'existence. 49 personnes ont perdu leur emploi. Fondée en 1913, l'usine a employé jusqu'à 2 000 salariés et était une institution dans ce village de moins de 800 habitants.

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Une présence plus que centenaire, effacée en une journée. À Fretigney-et-Velloreille (Haute-Saône), commune de 733 habitants, l'usine Mischler est une institution. Ouverte dans la commune en 1913, elle s'est très vite spécialisée dans les fermetures extérieures (portes de garage, volets métalliques), jusqu'à être le principal fournisseur en la matière pour les professionnels, dans les années 60.

Des années fastes, elle en a connu, allant jusqu'à employer plus de 2 000 salariés à travers le monde dans les années 70. Des périodes moins bonnes également. Comme cette vague de licenciement, en 1975, avant une première faillite, neuf ans plus tard, et un sauvetage in extremis en 1995.

Aucun repreneur n'a été trouvé

Pas de miracle aujourd'hui. Après 30 dernières années difficiles, l'entreprise a été placée en redressement judiciaire en juin dernier. Mais cette fois-ci, personne n'est venue la sauver. 49 employés vivaient ainsi leurs dernières heures de travail chez Mischler ce 5 juillet. "On va essayer de tout faire pour les aider" promet Nicole Milesi, maire de Fretigney-et-Velloreille, dans un soupir.

Mischler, c'était le pilier du village. Notre commune était associée à l'entreprise. C'est une page qui se tourne.

Nicole Milesi,

maire de Fretigney-et-Velloreille

Une page qui se tourne. C'est peu de le dire. À Fretigney, chaque maison compte un membre de sa famille étant passé par l'entreprise. Mischler est une partie de leur quotidien, de leur histoire. Et voir l'usine fermée est un crève-cœur. "C'est vrai que c'était une bonne entreprise" raconte Annie Clade, en pleurs, au micro de nos journalistes Emmanuel Rivallain et Laurent Brocard. Ancienne salariée, elle habite en face des grandes vitres en verre de Mischler. Pour elle, le coup est rude. "C'était sympathique, convivial, on était bien payé, on avait du travail sur place".

Sur place justement, les 49 salariés du site passent, en cette fin de matinée du 5 juillet, leurs derniers instants dans les locaux de l'entreprise. "On voulait finir ensemble" nous dit-on. À la sortie de Mischler, quelques travailleurs acceptent de s'exprimer. "Ça fait mal au cœur, après 23 ans de boîte, voir qu'on n'a pas pu relever la situation, qu'on va fermer comme ça, ça fait mal".

On vient de se faire nos adieux. C'est la roue qui tourne. Au bout de 111 ans, ça fait mal. Mais c'est comme ça.

Un salarié de Mischler,

dans l'entreprise depuis 22 ans

Dans toutes les bouches, cette idée de fin de cycle. Il est vrai que l'usine Mischler, placée en plein milieu de la campagne haut-saônoise, détonnait. Mais face au ralentissement de la construction, elle n'a pas pu se battre. "On avait du boulot" confesse un autre salarié. "C'est juste qu'on avait plus de matières pour le faire"

.

"C'était une bonne boîte"

La grande époque était passée depuis bien longtemps. Celle de l'après-guerre, de la construction à tour de bras, qu'a bien connu Guy Gorris, lui qui a fait toute sa carrière chez Mischler, dans les ateliers réservés aux volets pliants. "Ici à mon époque on était 600-700" dit-il. "Beaucoup de maisons ici ont été construites pour loger les ouvriers. C'était une bonne boîte".

Quid des 49 salariés qui se retrouvent sans travail ? Alors que la mairie veut "mobiliser les agents France Travail" pour trouver des solutions, beaucoup de travailleurs partiront à la retraite. En ayant cette sensation douloureuse, d'avoir vécu les dernières heures de l'entreprise qui les a vus grandir.

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