Il était allongé dans un champ, à proximité de la route. Le canidé a été observé ce lundi 5 août 2024 entre Onans et Geney (Doubs). Pour les témoins, aucun doute, il s'agit bien d'un loup. Sa présence a aussitôt été signalée aux autorités. Et un couple de retraités a pu filmer cette étonnante rencontre.
"C'était fascinant", racontent Bernard et Martine Coqueret. Ce couple de retraités de Montenois (Doubs) n'en revient toujours pas. Ce lundi 5 août 2024, alors qu'ils roulaient entre Onans et Geney, ils ont croisé un loup sur leur route.
"C'est mon mari qui l'a vu le premier, raconte Martine Coqueret. Il s’est arrêté et a reculé et m'a dit : c'est un loup !" L'animal était allongé dans un champ, récemment fauché, en lisière de forêt. "On voyait juste la tête qui dépassait, on a cru qu'il était blessé parce qu'il ne bougeait pas, explique Bernard Coqueret à France 3 Franche-Comté. Je suis sorti de la voiture. Il s'est levé et il a trotté tranquillement dans le champ. Puis, il a fini par traverser la route à quelques mètres devant nous."
20 minutes face à eux
Ils ont immédiatement signalé sa présence sur le site spécialisé de l'Office Français de la Biodiversité (OFB), www.loupfrance.fr. Le canidé est resté "près de 20 minutes" face à eux. Et depuis leur voiture, ils ont eu le temps d'immortaliser la scène avec leur téléphone, multipliant photos et vidéos.
Mais comme toujours dans pareil cas, impossible d'affirmer avec certitude qu'il s'agit bien d'un loup. Pour les témoins directs, la silhouette et le comportement de l'animal ne laissent pourtant aucun doute. "C'est typique, assure le couple. Ce n'était pas un chien. Il se promenait la queue entre les pattes. C'était un mâle, il paraissait jeune, c'est peut-être un loup qui se cherche un territoire."
Difficile également de dire s'il s’agit du même individu observé par un automobiliste le 28 juin dernier à Ecot (Doubs), non loin de là, toujours dans le Pays de Montbéliard. "Il n'était absolument pas agressif, on n'a pas du tout eu peur", précise Bernard Coqueret, heureux de cette belle surprise. Un souvenir extraordinaire qu'ils se sont d'ailleurs empressés de partager avec la famille et les amis.
Loup de passage ?
La rencontre n'a cependant rien de surprenant pour Natacha Bigan, administratrice de l'association Ferus pour le massif du Jura. "Ce n'est pas étonnant, explique-t-elle. Autant cela peut être un loup qui s'est un peu écarté de sa meute, autant cela peut être un loup qui ne fait que se déplacer. Un loup peut parcourir 80 kilomètres dans la journée. Il est là un jour, et très loin le lendemain. Et depuis le début des années 2000 et le retour du loup dans les Alpes, on sait que le massif du Jura est un lieu de passage."
Natacha Bigan rappelle qu'il n'y a "pas de danger" pour l'homme face au loup. "Il ne faut pas s'en approcher bien sûr et comme tout animal sauvage, c'est bien de rester dans la voiture pour ne pas le déranger et profiter du spectacle !"
En 2023, selon les éléments commuiqués en avril par Franck Robine, le Préfet de Bourgogne-Franche-Comté, on a recensé 252 attaques du loup contre bovins et des ovins dans la région. C'est la Saône-et-Loire qui est "la plus touchée de la région et la plus touchée en France", a-t-il précisé, avec 151 attaques attribuées au prédateur l'an passé.
L'Office Français de la Biodiversité (OFB) relève par ailleurs trois Zones de Présence Permanente avec trois meutes dans le Massif du Jura (départements du Doubs et du Jura), et celle d'un individu isolé dans l'Yonne. Pour mémoire, on parle de présence permanente du loup quand il est repéré deux années de suite dans la zone.