Le village d'Etrabonne, dans le Doubs, a été le lieu d'un pèlerinage dédié aux rois mages. Preuve d'un lien particulier entre cette tradition religieuse et la Franche-Comté.
Les rois mages ont marqué l'histoire locale. Entre légende et réalité, ils sont souvent représentés dans les églises. En particulier celle d'Etrabonne, un village aux confins de la Haute-Saône, du Doubs et du Jura.
Pour quelle raison le culte des rois mages a-t-il été aussi important en Franche-Comté ? Tout commence par un fait historique. Au XIIème siècle, sur ordre de l'empereur Frédéric Barberousse, un cortège traverse les Alpes et rejoint le Rhin, où il embarque pour Cologne. L’itinéraire est inconnu, mais il aurait pu passer par ce qui deviendra, bien plus tard, la Franche-Comté.
Ce cortège transportait des reliques, qui seraient les restes des corps des trois rois mages.
"A tra boun" et Etrabonne
Le récit légendaire peut débuter. Le voici : alors qu’ils retournent en Orient, les rois mages se perdent, car l’étoile n’est plus là pour les guider. Ils arrivent près d’une source et se désaltèrent. L'eau y est très bonne, « à tra boun » en patois. Le village d'Etrabonne aurait ainsi trouvé son nom.
Selon une autre version de l'histoire, Etrabonne serait "la bonne route", une référence à la voie romaine et au chemin de Compostelle qui passent à proximité. Quant à la devise du village, elle est limpide : "une bonne étoile nous guide".
Le patrimoine religieux de la Franche-Comté conserve les traces de ce culte des rois mages : il s'agit de sculptures et de représentations, dans la chapelle d'Etrabonne et dans la cathédrale de Besançon.
Pourquoi une fève dans la galette des rois ?
Le terme « Epiphanie », qui signifie manifestation ou apparition, est antérieur au christianisme. Dans la culture grecque, les Epiphanes sont les douze divinités de l’Olympe apparues aux hommes.À l’époque romaine, l'Épiphanie est une fête qui se tient durant le solstice d’hiver. Elle marque la renaissance de la lumière, avec l'allongement de la durée du jour.
A cette occasion, on décore les maisons. La famille se réunit et partage une galette. Celui qui trouve la fève dissimulée dans le gâteau est désigné « Roi des banquets ».
C’est dans l’évangile de Saint Matthieu que l’on trouve le récit de l’Epiphanie. Des mages venus d’Orient sont guidés par une étoile.
Leurs noms Gaspar, Melchior et Balthasar apparaissent au IXe siècle. Enfin, c’est au XIIIe siècle que l'archevêque italien Jacques de Voragine écrit la « Légende Dorée » et fait référence à ces trois rois mages.