En 1914, Dijon était une ville de 77 000 habitants. La petite ville tranquille a vu, pendant 4 ans, arriver successivement des flots de réfugiés belges et français, des milliers de blessés répartis dans les hôpitaux qui restaient en convalescence jusqu'à leur guérison. Et bien sûr d'innombrables soldats en uniformes, de toute origine. Une ville cosmopolite.
Tous ces nouveaux arrivants suscitent de la curiosité. On voit dans les rues beaucoup de bleu horizon mais aussi des tenues bigarrées : celles des indigènes coloniaux, soldats ou travailleurs, kabyles, marocains, ou encore chinois. Autant dire du jamais vu pour la majorité des Dijonnais en ce début de siècle où les voyages lointains sont réservés aux plus fortunés ou aux aventuriers.
Lorsqu'ils arrivent en Juillet 1917, les Américains impressionnent par le déploiement de leur force logistique et leur capacité à créer dans l'urgence les infrastructures dont ils ont besoin. Ils impressionnent aussi avec leurs dollars, et certains commerçants en profitent pour gonfler les prix, d'où un arrêté municipal rendant leur affichage obligatoire en français et en anglais. Bien accueillis notamment par la municipalité, les Américains ne sont cependant pas appréciés de tout le monde : certains d'entre eux se comportent en pays conquis, ignorent les normes sociales françaises. Dans leur armée, la ségrégation raciale envers les noirs américains choque les français.
Il y a aussi de bons côtés : le jazz et le ragtime déferlent aux terrasses de café. Le mode de vie d'outre-Atlantique apporte un vent de modernité qui enthousiasme les jeunes.
Baptisée du nom du président des Etats-Unis de l'époque, la place Wilson, symbolise de nos jours encore la gratitude des Dijonnais envers les alliés Américains.
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