Parti de Belfort le 19 janvier, le Gilet jaune Damien Dejame a parcouru à pied les 900 km qui séparent Millau (Aveyron) de Paris pour interpeller les élus sur la situation des personnes handicapées et des gens du voyage en France. Opération réussie : le Belfortin est reçu à 14 h par des députés.
Damien Dejame a réussi son pari. Au terme de 900 kilomètres de marche, le Gilet jaune belfortin a enfin atteint les pelouses parisiennes des Invalides, ce matin du 22 férier. Un choix symbolique, puisque son périple est motivé par la défense des personnes handicapées. "Elles souffrent tout d'abord d'une difficulté d'accès à l'emploi, elles sont souvent mal vues dans le monde du travail, souligne-t-il. On voudrait aussi expliquer qu'il n'y a pas assez de moyens accordés pour permettre une meilleure accessibilité des personnes à mobilité réduite aux bâtiments publics."
Sa grande marche, au cours de laquelle il a interpelé des élus locaux et fait remplir des cahiers de doléances, a fait écho au sein de la classe politique. Le jeune homme de 29 ans sera reçu par une délégation de députés à 14 heures au palais Bourbon. Plusieurs milliers de personnes, tenus informés de son avancée par les réseaux sociaux, l'ont rejoint dans la matinée aux Invalides. Le cortège défilera ensuite sur le Champ de Mars puis atteindra l'Assemblée nationale. L'autorisation de cette manifestation en soutien aux personnes handicapées a été déposée la veille en préfecture.
Porter la voix des oubliés
Une autre mission anime Damien Dejame : celle de porter la voix de la communauté des gens du voyage, dont il est membre. Selon lui, au même titre que les personnes handicapées, les voyageurs sont trop souvent exclus de la société. "Y en a marre des amalgames, du racisme à notre encontre. Ça fait des décennies qu'on est mal vus. Et pourtant, nous sommes pour la majorité des citoyens français puisque 90% d'entre nous sont nés sur le sol français et ont le droit de vote !" regrette le Belfortin, qui va présenter ses cahiers de doléances aux représentants.Damien Dejame est parti à pied de Belfort le 19 janvier pour rejoindre la gare de Besançon. De là, il s'est rendu à Millau en train pour se joindre au combat de son oncle, Stéphane Buoniconti, parti le 12 janvier de Boulou, près de Perpignan (Pyrénées-Orientales).
Le Catalan, atteint de deux handicaps (la spondylarthrite ankylosante et la maladie de Verneuil), et le Franc-comtois ont ainsi parcouru en moyenne 30 kilomètres par jour, faisant notamment étape à Saint-Flour, Clermont-Ferrand et Orléans. Sur leur route, les deux marcheurs ont pu très souvent compter sur l'hospitalité de soutiens. Arrivés à Paris, ils ont pu retrouver femmes et enfants qu'ils avaient quitté pendant un mois, ainsi qu'une foule de supporters. La manifestation parisienne devrait se terminer vers 17 heures.