Les salariés de l'établissement bancaire en difficulté ont manifesté leur désespoir dans les rues de Dijon.
Dijon : manif du Crédit Immobilier de France
Les salariés de la filiale Centre-Est du Crédit Immobilier de France ont défilé dans les rues de Dijon lors des Journées parlementaires du PS. Objectif : essayer de sauver les emplois de cet établissement bancaire qui est au bord de la faillite.
Jeudi 20 septembre 2012, près de 200 personnes employées par la filiale Centre-Est du Crédit Immobilier de France ont défilé dans les rues avant d'être repoussées par les CRS.
Le Crédit Immobilier de France (CIF) finance des projets immobiliers (résidence principale ou secondaire, investissement locatif ainsi que les travaux s'y rapportant).
L'établissement bancaire est au bord de la faillite. Ses 2 500 salariés répartis dans tout l'Hexagone craignent un vaste plan social. Le personnel des 34 agences du Centre-Est (Alsace, Bourgogne, Franche-Comté, Lorraine et un département d'Auvergne, l'Allier) a donc décidé de venir manifester à Dijon.
Les salariés comptaient profiter de la présence d'une grande partie du gouvernement aux Journées parlementaires socialistes pour se faire entendre. Mais, toutes leurs tentatives pour se rapprocher de l'Auditorium où se trouvaient les parlementaires socialistes sont restées vaines. Les manifestants, encadrés par les forces de l'ordre, ont été confinés dans le centre-ville où leur cortège a quelque peu perturbé le trafic du tram, des bus et des autos.
"C'est Pôle Emploi pour nous"
Pendant qu'une délégation était reçue à la préfecture, les manifestants ont décidé de "faire une opération coup de poing". Ils se sont rendus à la gare de Dijon. "Comme on savait qu'il y avait les Journées parlementaires socialistes, on pensait pouvoir apostropher un élu", raconte l'un des salariés du Crédit Immobilier de France. "On a fait un sitting devant la gare entre 13h30 et 14h pour se faire entendre, en scandant des slogans. Dix minutes après, les CRS sont arrivés et ils ont fait des sommations pour qu'on évacue. On a alors reflué vers la place Darcy et on a de nouveau été barré", dit-il.
En début d'après-midi, les nouvelles apportées par la délégation qui revenait de la préfecture n'ont pas amélioré le moral des troupes. "On n'est pas satisfaits des résultats de l'entrevue qui a eu lieu. Il y avait notamment un conseiller du ministre de l'Economie et des Finances et un membre de la commission des Finances du Sénat."
Emmanuel Laissu, salarié depuis 24 ans au CIF, a déjà vécu un plan de fusion interne. Il ne se fait plus beaucoup d'illusions. "Au niveau politique, on est morts puisque l'Etat a donné sa garantie contre l'extinction du crédit immobilier", résume-t-il. En clair, cela signifie qu'aucun nouveau prêt n'est accordé à de futurs clients et qu'on va vers des licenciements de salariés. "Pour l'instant, c'est Pôle Emploi pour nous. On n'a pas vraiment d'avancées, d'où notre mobilisation jusqu'à ce que ça change."
"Notre espoir, c'est d'être repris par une banque"
La semaine prochaine, les CIF iront manifester à Rennes, qui accueille le 73e congrès de l’union sociale pour l’habitat à partir du mardi 25 septembre. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et Cécile Duflot, la ministre de Logement, y sont annoncés.
"Notre espoir, c'est un adossement. C'est d'être repris par une banque, de la même façon que le Crédit Foncier a été repris en début 2000 par la Caisse d'Epargne", disent-ils. "La Banque postale était sur les rangs, mais apparemment le dossier a l'air de traîner. On voudrait que ça reparte, c'est le seul moyen de sauver le maximum d'emplois. Quitte à être jetés au chômage, on se battra jusqu'au bout", préviennent les salariés du Crédit Immobilier de France.
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